16 jours d’activisme : Engagement des leaders communautaires de Kabamba contre les VBG
Les leaders communautaires de Kabamba en territoire de Kabare au Sud Kivu s’engagent à renforcer des actions de sensibilisation pour combattre les normes coutumières rétrogrades qui discriminent les femmes et bloquent leur accès aux métiers. Cet engagement a été pris à l’issue d’un atelier organisé, samedi 9 décembre 2023 à Kabamba par Swisscontact en marge de la Clôture des activités de la campagne 16 jours d’activisme contre les violences sexuelles et basées sur le genre faites aux femmes.
A l’issue de cette activité qui a réuni plus de 50 personnes, le chef de village ad intérim de Kabamba appelle tous les hommes de sa juridiction à s’abstenir des actes de violences et de discrimination à l’égard des femmes.
A en croire ses propos, les femmes de Kabamba ne seront plus discriminées d’exercer les métiers professionnels jugés abusivement exclusifs aux hommes, afin d’accroitre son autonomisation socioéconomique.
« Nous devons nous abstenir des coutumes rétrogrades, nous tous nous devons nous impliquer équitablement dans les métiers, les hommes et les femmes sans discrimination, nous devons évoluer sur un même pied d’égalité dans les métiers pour l’émancipation des femmes. Nous refusons les anciennes cultures qui discriminent les femmes. Si les hommes construisent des maisons, les femmes doivent aussi construire les maisons, si les femmes cuisinent, les hommes doivent aussi cuisiner… », croit savoir le chef de village de Kabamba.
A l’issue de cet atelier, d’autres participants se sont engagés à renforcer les sensibilisations dans les structures communautaires sur le leadership féminin, partager équitablement les tâches ménagères et encourager les femmes à la masculinité positives.
Dans le cadre des activités de la campagne 16 jours d’activisme pour l’année 2023, l’organisation Swisscontact a atteint plus de 200 personnes dans des activités de sensibilisation tenues du 4 au 9 décembre sur les questions de violences basées sur le genre qui ont été organisées à Panzi à Bukavu, ainsi qu’à Kavumu, Katana et Kabamba dans le territoire de Kabare.
Cette organisation internationale dit avoir documenté un taux élevé des normes sociales qui bloquent l’émergence des femmes dans les métiers et sont à la base des violences basées sur le genre.
« Dans chaque communauté où nous avons mené des activités, nous avons sensibilisé les gens à discuter ensemble sur des questions d’égalité de genre, comment engager les femmes dans le marché de travail, on a réalisé qu’il y a des normes sociales qui bloquent les femmes et qui les empêchent à travailler », souligne MADLAINA BRUDERER, cheffe de projet Unis pour l’égalité de genre à Swisscontact.
Notre source précise que des séances de formation seront menées à l’intention d’une quatre vingtaine des jeunes, femmes et hommes de Kabamba pour l’apprentissage des métiers et autres coachings pour faciliter l’insertion des femmes sur le marché.
D’autres personnes clés seront également sensibilisées dans les communautés sur le leadership féminin et les masculinités positives.
« Si on veut amener les femmes dans le milieu de travail il faut travailler avec les hommes et les sensibiliser. On a besoin des hommes pour faciliter cet engagement des femmes, et les encourager dans leur autonomisation pour devenir de vraies leaders pour l’amélioration de la vie de tout le monde », a-t-elle ajouté.
Le Directeur Pays de Swisscontact, Thierry Lenoir souligne quant à lui que son organisation reste engagée à la promotion de l’égalité de genre et l’inclusion sociale comme activité transversale dans tous les projets de formation et d’insertion professionnelle, et s’efforce à intégrer le plus grand nombre de femmes et de filles dans des métiers professionnels souvent considérés comme réservés aux hommes.
Notons que le projet « Unis pour l’Egalité de Genre » est un programme financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par Enabel à travers Swisscontact et la Fondation Panzi au Sud Kivu.
Dans le cadre de cette mise en œuvre, Swisscontact s’engage à contribuer à l’éradication des violences basées sur le genre, notamment par le renforcement de l’autonomisation socio-économique et du leadership politique des femmes en RDC.
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