QUI SOMMES-NOUS

DÉNOMINATION


« MAMA RADIO ».

Le nom « Mama » tiré dans la culture africaine, signifie « mère ».

PREMIÈRE RAISON

Par analogie au sens profond et sacré du nom « mère » dans la culture africaine.

Une « mère » est définie par son amour, sa passion, son sacrifice et son dévouement à servir pour le bien-être de ses enfants, une servante obstinée
par la justice et l’équité en faveur de la paix et de l’équilibre au sein de sa famille. La société congolaise entière représente cette famille dont Mama
Radio est soucieuse de l’épanouissement de tout membre sur une base égalitaire et équitable.

DEUXIÈME RAISON

La volonté d’honorer la mémoire des filles et femmes dont les corps ont été transformés en champ de combat et qui payent le lourd tribut des guerres récurrentes et de l’insécurité persistante, d’une part, et, de positiver l’image des femmes en tant qu’actrices de paix et de développement.

 

VALEUR AJOUTÉE/ORIGINALITÉ


« MAMA RADIO » se veut thématique et sensible au genre. En plus d’être Media, elle est activiste. Mama Radio part du principe que les faits et
les évènements affectent différemment les hommes et les femmes, les filles et les garçons. Mama Radio est, en fait, un espace alternatif de participation citoyenne, au service de toutes les couches et catégories sociales particulièrement les plus marginalisées pour s’assurer que leurs sensibilités et besoins spécifiques sont pris en compte et relayés par les médias.

MAMA RADIO a des bases communautaires sûres : les noyaux clubs d’écoute inclusifs et participatifs qui garantissent l’interaction des programmes diffusés avec les groupes spécifiques des femmes, filles, garçons et des hommes. Le système de suivi participatif et inclusif développé par MAMA RADIO lui permet de mesurer les effets des messages diffusés sur les groupes spécifiques des femmes, filles, garçons et hommes et de s’assurer d’intégrer leurs sensibilités et besoins dans les programmes diffusés.

 

CONTEXTE DE CRÉATION


MAMA RADIO est une réponse au besoin ressenti et exprimé par les femmes en particulier et les communautés en général depuis des années de se voir dotées d’un outil de communication inclusif, thématique et sensible au genre pour la justice sociale, la paix et le développement durable. Depuis près de deux décennies déjà, l’Est de la R.D.Congo est le théâtre des guerres récurrentes menées par les groupes armés locaux et étrangers et de l’insécurité quasi permanente dont les femmes payent le lourd tribut. Leurs corps sont transformés en terrains des combats. « Détruire les femmes pour anéantir les communautés » c’est la devise des belligérants. Les violences sexuelles sont ainsi utilisées comme arme des guerres pour anéantir les communautés. Ce drame qui touche les femmes, filles et fillettes de tous âges se répand aujourd’hui au sein des communautés comme « héritage » de guerre. D’où la pertinence de défier le silence et lutter contre ces violences.

Au sein des familles et des ménages, les filles sont victimes d’un traitement discriminatoire voire inhumain et dégradant par rapport aux garçons. Suite à leur faible accès aux ressources et opportunités déterminé par la définition culturelle de leur statut et la répartition culturelle de leurs rôles et responsabilités, les femmes et filles demeurent marginalisées et exposées à des formes diverses de violences.

Les médias, miroir des communautés et quatrième pouvoir (du fait de son pouvoir mobilisateur et sa capacité de pression) sont également marqués par une faible prise en compte de la dimension du genre. Les postes stratégiques et techniques sont majoritairement occupés par les hommes.

Les femmes jouent les rôles secondaires (réceptionnistes, liseuses des communiqués, animatrices d’antenne) et sont victimes des préjugés et stéréotypes : incompétentes, inexpérimentées, incapables. «Les femmes sont faibles de nature, incapables de représenter valablement la radio », c’est la réponse donnée par nombre de responsables des radios à la question de savoir pourquoi très souvent les femmes ne bénéficient pas des mêmes opportunités et des mêmes chances que leurs collègues hommes, lors d’une enquête réalisée par AFEM sur le genre dans les médias en 2013.

Cette même enquête révèle que le taux d’intégration de la dimension du genre dans les médias est de l’ordre de 10% dans les radios rurales et 30% dans les radios urbaines. Largement dirigés par les hommes, les médias véhiculent et entretiennent des stéréotypes socioculturels négatifs à l’égard des femmes. L’accès des femmes aux médias et aux décisions sur les programmes radiodiffusés demeure faible.
En conséquence, les sujets sexo spécifiques ne sont pas traités, les sensibilités et besoins sexo spécifiques des femmes ne sont pas couverts par les médias.

Créée en 2003 dans ce contexte marqué par des conflits armés récurrents dont les femmes et filles payent le lourd tribut, et un environnement culturel caractérisé par des coutumes rétrogrades et discriminatoires à l’égard des femmes, l’Association des femmes des médias, AFEM a déjà formé 78 journalistes au Nord et au Sud Kivu sur le journalisme de base et sur le journalisme d’investigation. Ce cadre de professionnalisation a aidé les femmes journalistes à améliorer leurs statuts et leurs rôles dans les médias. Elles ont passé de simples animatrices, liseuses des communiqués, réceptionnistes à des reportes-producteurs, rédactrices en chef, chef des programmes voire directrices. Dans son approche de travailler avec les communautés pour la pérennité de ses interventions, AFEM accompagne 28 Noyaux Club d’Ecoute en milieux ruraux et 26 en milieux urbains, qui sont des dynamiques des groupes spécifiques à la base notamment les femmes et les jeunes. Grace à sa stratégie de transfert des compétences et d’échange d’expériences, les membres des noyaux clubs d’écoute s’érigent progressivement en de « relais » d’information au sein de leurs communautés respectives. Avec la conscientisation, le renforcement des capacités, ces femmes, survivantes des guerres et du drame de violence sexuelles ont affranchi le statut des victimes et sont à ce jour, des mobilisatrices et actrices engagées pour le changement positif et la paix au sein de leurs communautés. Des espaces politiques coutumiers commencent à s’ouvrir aux femmes. Dans certaines zones, des femmes commencent à exercer les postes politiques de chef de villages, chef de quartier et rarement chef de groupement. Cependant, malgré ces avancées, le taux de représentativité des femmes dans les instances de prise des décisions à tous les niveaux demeure faible.

Formées et coachées en techniques de collecte et de traitement de l’information ainsi qu’en techniques de production des émissions radiophoniques participatives, les femmes et jeunes, membres des noyaux clubs d’écoute participent activement à l’alimentation du contenu des programmes radio élaborés et diffusés par AFEM. Etant donné le faible accès des femmes et des jeunes filles et garçons aux médias et du fait qu’ils n’exerçaient pas de contrôle sur les programmes radiodiffusés, les programmes participatifs qu’ils réalisaient et les informations qu’ils collectaient étaient sous utilisées et sous exploitées par les médias.

D’où, la création de la radio « MAMA », une chaine thématique pour l’équité du genre dans les médias et au sein des communautés. En plus d’être média, Mama Radio se veut un espace alternatif de participation égale et équitable des femmes, hommes, filles et garçons en faveur des droits humains, de la justice sociale et économique, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la paix et la sécurité, de la santé sexuelle et reproductive.

 

 

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