Bukavu : 16 jours d’activisme, Swisscontact mobilise contre les VBG à Panzi

Cinquante-deux influenceurs, parmi lesquels 27 femmes s’engagent à lutter contre les violences basées sur le genre dans le quartier Panzi à Bukavu en province du Sud Kivu. Cette lutte passe par des actions de sensibilisation communautaire sur l’éradication des violences basées sur le genre, ainsi que l’accompagnement des femmes dans l’intégration des métiers professionnels. Cet engagement a été pris à l’issue d’un atelier du lancement des activités de la campagne 16 jours d’activisme contre les violences sexuelles et basées sur le genre à l’égard des femmes et des filles, le lundi 4 décembre 2023.
Les influenceurs sélectionnés ont entre autres missions de mener des activités de sensibilisation communautaire pour réduire toute forme de violence à l’égard des femmes, ainsi que la promotion de leur autonomisation financière.
Plusieurs cas de violences basées sur le genre sont régulièrement signalés non seulement à Panzi, mais aussi dans toute la ville de Bukavu, notamment des cas d’exclusion des femmes de la gestion et de la jouissance des biens, la marginalisation et d’autres normes sociales qui bloquent leur émergence dans la société.
« Nous avons réuni les membres de la communauté à Panzi pour échanger avec eux sur l’autonomisation des femmes et leur implication dans les métiers considérés comme les métiers masculins pour voir comment réduire les violences basées sur le genre et appuyer les femmes qui veulent intégrer ces métiers, comme la menuiserie, la charpenterie, la structure ajustage, la mécanique automobile etc… parce qu’on a compris qu’il y a des normes sociales qui bloquent l’accès des femmes dans ces métiers… Ce sont des métiers à revenu plus ou moins acceptable, et nous considérons que quand on améliore le revenu d’une personne ça contribue à la réduction de la pauvreté et une femme qui est autonome, qui travaille et gagne de l’argent, qui couvre la majeure partie de ses besoins ne peut pas facilement être victime de violence basée sur le genre », croit savoir Lucie CHIRANGASHANE, coordinatrice de l’Egalité de genre, inclusion sociale et leadership féminin pour le projet UPEG de Swisscontact.
Les mêmes activités de sensibilisation se tiendront à Kavumu, Katana et Kabamba en territoire de Kabare, à travers lesquelles Swisscontact focalise l’attention sur l’autonomisation des femmes pour le développement du contexte socio-économique et la formation professionnelle.
« L’activité se tient dans le cadre de l’intervention numéro 3 qui se focalise sur l’égalité de genre et le leadership féminin et là on ne va pas seulement travailler avec les influenceurs de notre zone d’intervention, mais aussi avec les communautés locales… L’idée est de promouvoir l’autonomisation des femmes et travailler sur le leadership des femmes et la prise de conscience de la masculinité positive on va améliorer l’opportunité des femmes d’accéder au marché de travail pour prévenir les femmes contre les violences basées sur le genre et aux survivantes on va donner l’opportunité de se réintégrer dans la société… On espère qu’avec cette mobilisation des acteurs clés de la société et des influenceurs on va activer, mobiliser toute la communauté à s’approprier la lutte contre les violences basées sur le genre », renchérit Madlaina Bruderer, cheffe du projet Uni.e. s pour l’égalité des genres (UPEG).

Jadis conquis par les hommes, les métiers professionnels intéressent de plus en plus les femmes qui prennent de l’envol pour rebondir et assurer leur autonomisation financière, afin de faire face aux violences basées sur le genre.
Des femmes sont actuellement visibles dans la mécanique et la conduite automobile, la maçonnerie, la menuiserie et bien d’autres métiers abusivement considérés comme exclusifs aux hommes.
Ces femmes dont la plupart sont abandonnées financièrement par leurs maris sont préoccupées par le souci de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles méritent un accompagnement pour ainsi contribuer au développement de la société.
Le lancement des activités de 16 jours d’activisme organisé sous le thème « Tous pour l’autonomisation des femmes » s’inscrit dans le cadre du projet Unis pour l’égalité de genre axé essentiellement sur l’autonomisation des femmes et la formation professionnelle. Le projet UPEG est financé par l’Union Européenne et exécuté par Enabel à travers Swisscontact et la Fondation Panzi au Sud Kivu.
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