BUJUMBURA : Des journalistes de la RDC et du Burundi renforcent leurs capacités sur le journalisme sensible au genre

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       1 année ago     289 Views     Laisser vos impressions  

C’est dans le cadre du projet « Médias, paix et genre Â» qu’environs vingt journalistes de la République Démocratique du Congo et du Burundi parmi lesquels douze femmes, participent à un atelier de formation sur le journalisme sensible au genre.

Organisée par l’Association burundaise des femmes journalistes, AFJO et la Maison de la presse du Burundi en partenariat avec Eirene/Grands lacs, la formation a permis aux professionnels des médias de renforcer leurs capacités sur les notions du journalisme sensible au genre et la communication non violente.

A l’issue de ces assises, les journalistes des chaines de radios communautaires se sont engagés à contribuer à l’amélioration de la place et du rôle des femmes dans les médias. Ceci passe notamment par la promotion de la participation des femmes aux postes de prise de décisions dans les médias, l’amélioration de la participation des femmes aux contenus médiatiques, mais aussi la lutte contre la diffusion des informations stéréotypées à l’égard des femmes.

Selon la présidente de la Maison de la presse du Burundi qui a ouvert l’atelier, des défis restent énormes au sein des médias et constituent un frein à la participation des femmes à la gestion des médias, mais aussi leur participation à la production des contenus médiatiques de qualité reste faible.

Il s’agit notamment des défis d’ordre coutumier, économique, et la sous-estimation de la femme elle-même, croit savoir notre source. « Il s’observe une faible visibilité des femmes dans les contenus des médias ; c’est ainsi que cet atelier vise à promouvoir la sensibilité des journalistes aux questions de genre et à la participation des femmes dans les médias. Ce qui aboutira, nous l’espérons, au renforcement de la voix des femmes dans les contenus médiatiques, aussi bien sur le plan numérique que sur le plan qualitatif, et par là, la promotion d’une culture de paix où toutes les composantes de la population, y compris les femmes, ont de la place et de la parole Â», estime Francine NDIHOKUBWAYO, présidente de la Maison de la presse du Burundi.

Tout au long de la formation, les participants ont été outillés sur les notions de genre et ses concepts clés, le fondement du journalisme sensible au genre (influence réciproque entre le genre et les médias ; les masculinités positives et leurs rôles dans le changement des mentalités) ; mais aussi le cadre normatif du journalisme sensible au genre au Burundi.

D’autres notions sur la charte des médias sensibles au genre signée par médias burundais, le harcèlement sexuel en milieu professionnel dans les médias, la pratique du journalisme sensible au genre et la communication non violente ont également été développées par des experts journalistes du pool des formateurs du Centre de Formation des Médias, CFM du Burundi.

L’Association des femmes des Médias qui prend part à cet atelier s’est saisie de l’occasion pour partager son expérience dans la promotion de la participation des femmes dans les médias à travers l’élaboration et la mise en œuvre de la charte portant intégration du genre dans les médias du Sud Kivu, en République Démocratique du Congo.

Ce document adopté en 2013 par les responsables des médias contribue au fur et à mesure à améliorer le rôle et la place des femmes dans les médias. Cette charte encourage les médias congolais à mettre sur pieds des politiques adaptées à l’équité du genre dans leur fonctionnement, dans les programmes et dans leurs productions.

« Dans le cadre de sa contribution à la promotion des médias inclusifs et sensibles au genre, AFEM a mis à la disposition des responsables des médias et des services étatiques de la RD Congo la charte pour l’intégration du genre dans les médias. Ce document définit les mécanismes appropriés en vue d’accroitre le taux de représentativité des femmes, le taux de participation des femmes à la prise des décisions et le niveau de prise en compte des besoins sexo-spécifiques des femmes dans les médias en RDC ; les médias burundais et de la sous-région peuvent donc s’en servir », renchérit Elysée Muzalia, représentant de AFEM à cette activité.

L’atelier a donc permis aux professionnels des médias de deux pays de mettre en place un cadre d’échange pour l’identification régulière des sujets qui feront l’objet des productions radiophoniques sur les questions de genre dans les médias et la lutte contre les inégalités de genre.

« Nos médias vont devenir des médias sensibles au genre ; la formation nous permet de comprendre qu’en tant que journalistes nous avons un rôle très capital à jouer pour la déconstruction des inégalités de genre qui découragent les femmes à devenir journalistes ou à parler aux médias. Au Burundi, la plupart des femmes hésitent à parler aux médias et celles qui y travaillent ne sont pas actives à occuper des postes de décision. Nous devons donc changer nous-mêmes d’abord nos perceptions avant d’aider les membres de la communauté à bannir aussi ces considérations sociétales erronées qui freinent l’émancipation des femmes dans le secteur des médias », souligne Anne Bella Irhakoze, journaliste à la Radio Agaseke du Burundi.

L’atelier s’est tenu du 5 au 7 juin 2023 dans la capitale burundaise et a réuni une dizaine des médias partenaires, entre autres Mama Radio de l’Association des Femmes des Médias, AFEM, émettant de Bukavu dans la province du Sud Kivu.

Elysée Muzalia

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