Bukavu : Comment passer ses vacances scolaires ?

La question parait simple au moment où beaucoup d’enfants profitent diversement de cette période de deux mois. Pour les uns, ce sont des colonies de vacance qui les occupent utilement. Pour d’autres, par contre, ce sont des petits métiers qu’ils exercent, soit de leur propre gré, ou soit de la volonté des parents. Qu’en disent les femmes à Bukavu ?

Voici leurs propos dans cette rubrique que vous proposera, au quotidien, MAMA radio sur sa page web.

Une femme, une idée

• La période des vacances, c’est une période de repos pour les enfants. Nous en sommes conscientes, mais faute de moyens suffisants de survie, nous nous obligeons à leur donner des marchandises à vendre.
• Mon mari m’avait fui il y a quatre ans. j’ai six enfants, tous mineurs.  N’ayant pas la possibilité de les faire étudier toute seule j’ai eu la bonne idée de les utiliser en ces grandes vacances scolaires. C’est une preuve que la vie n’est pas facile et qu’ils doivent aussi apprendre à être
• Cette habitude d’encadrer les enfants dans des activités génératrices de revenu est périlleuse. Ce n’est pas bon de les laisser déambuler dans la ville avec des petites marchandises, telles que les  bombons, avocats, bananes et autres. La place de l’enfant n’est pas dans le commerce quoiqu’en vacances.
• Mes enfants vendent quelque chose en cette période et gagnent un peu de sou pour préparer l’année scolaire prochaine. Je n’ai pas d’autre choix que celui-ci, sinon, ils pourront vagabonder les deux mois durant.
• Quand le gouvernement ne prévoit pas des mécanismes d’encadrement des vacanciers, que voulez-vous que nous fassions en tant que parents ? l’utilisation des enfants en vacances pour des raisons commerciales pourrait leur couter cher, mais il ne sert à rien de croiser les bras sans nullement les occuper. On sait les risques qu’ils courent, à savoir des accidents de circulation routière, d’enlèvement par des personnes de mauvaise foi et consorts. Hélas !

Qui dit vrai, qui dit faux ? Jugez-en vous-même.

Alice KAJABIKA