Bukavu : des femmes parmi les malades libérés de l’HPGRB après des retards de payement

Trente-trois malades, parmi lesquels une quinzaine des femmes et des enfants ont été libérés de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, le dimanche 11 février 2024 en marge de commémoration de la Journée mondiale des malades. Il s’agit de cas des malades guéris et sortis, mais « non sortis Â», c’est-à-dire ceux pour lesquels les dossiers cliniques ont été clôturés depuis longtemps, mais obligés de rester à l’hôpital pour raison du non payement des factures.

Cet acte de charité est l’œuvre de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu à travers sa commission sociale qui a réussi à collecter auprès des bienfaiteurs des fonds qui permettent de soulager tant soit peu aux souffrances des malades.

Les malades libérés ont été soignés à l’Hôpital pendant longtemps, mais suite à leur état de précarité ils.elles se sont retrouvé.es dans l’impossibilité de payer pour leurs factures des soins.

Parmi eux figure un bébé qui a bénéficié de soins pendant six mois mais dont les parents n’étaient pas en mesure de trouver des moyens pour payer ses factures et qui regagne sa famille grâce à l’action charitable de l’Hôpital provincial.

« Nous avons une équipe qui passe chaque jour dans des salles des malades pour écouter les malades, leurs difficultés, les problèmes, les soins qu’ils reçoivent et leur qualité ou niveau de vie et par rapport à cela nous savons détecter les cas indigents ou nécessiteux. Il y a un autre aspect, le fait d’avoir trainé dans l’hôpital sans avoir contribué même avec 5 $ pour ses soins et il y a d’autres qui sont là qui ont même du mal à se payer les médicaments, parfois c’est l’administration de l’hôpital ou des bienfaiteurs qui sont obligés de payer pour eux les médicaments, déjà à la sortie il ne faut rien attendre de ce malade. Avec nos critères d’évaluation, ce sont des personnes que nous mettons directement sur notre liste Â», croit savoir Dr Yvette KUJIRAKWINJA, médecin gynécologue à l’HPGRB et présidente de la Commission sociale.

La source de financement c’est d’abord l’hôpital à travers les fonds générés par le restaurant de l’Hôpital, précise Yvette KUJIRAKWINJA.

Selon elle, il y a aussi des bienfaiteurs qui interviennent spontanément ou de manière occasionnelle pendant de grands évènements pour payer en faveur des malades, ainsi que le personnel de l’HPGRB qui souscrivent pour différents montants, à chaque journée des malades, et le tout permet de mobiliser des fonds consistants pour la prise en charge des factures des malades en situation d’insolvabilité.

« Je suis très contente aujourd’hui je viens de quitter l’hôpital après 8 mois d’hospitalisation. J’avais accouché, je suis entrée dans le soins intensifs et on m’avait facturé 800 $, grâce à mes petits efforts je suis parvenue à payer une avance de 300 $ ; aujourd’hui on paye pour moi 500 $ ; je remercie mon Dieu et les personnes de bon cÅ“ur qui me font sortir de l’hôpital. Qu’elles fassent de même demain pour d’autres malades en situation difficile Â», confie KIBIBI Espérance, l’une des bénéficiaires.

Soulignons que la situation de précarité dans laquelle la majorité de la population congolaise est plongée réduit les possibilités d’accès des habitants aux soins de qualité en RDC.

Des personnes malades mais guéries peinent à quitter des structures sanitaires, tandis que les cas des femmes qui mettent au monde et des enfants grandissent en plein hôpital suite au non payement de factures défraient la chronique, alors que le Gouvernement congolais promeut actuellement la couverture santé universelle.

La journée mondiale des malades fut instaurée en 1992 par le Pape Jean Paul II.

Depuis 32 ans, cette journée est une occasion de rappeler que l’accompagnement des personnes souffrantes est une priorité évangélique, mais aussi de sensibiliser la communauté à la préservation du don de la santé.

Le 11 février est aussi une occasion de prier pour les personnes malades, ainsi que pour les soignants.

Pour cette commémoration, une messe d’action de grâce a été dite dans l’enceinte de l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, le dimanche 11 février, en présence de nombreux malades et personnel soignant, à l’honneur de la Vierge Marie Notre-Dame de Lourdes.