Bukavu : Des filles mutilées existent et souffrent en silence
200 millions des femmes victimes des mutilations génitales dans le monde. Ce chiffre donné par l’ONU à l’occasion de la journée internationale de tolérance zéro contre cette pratique le lundi 6 février 2017. A Bukavu, les jeunes filles se trouvent victimes de déformations des leurs organes génitaux. Le gynécologue obstétricien de l’hôpital Skyborne Mundjo Munzeze estime à plus de 60% les cas déjà enregistrés lors d’une enquête menée rien qu’en commune d’Ibanda il y a peu d’années.
Ces mutilations sexuelles sévissent dans certains pays d’Afrique et du moyen orient. Selon ONU Femmes, la coutume encore très ancrée dans ces pays explique cette pratique imposée aux jeunes filles, notamment l’excision, qui est l’ablation du clitoris, parfois des petites lèvres voir même des grandes lèvres.
Les mutilations Génitales Féminines au Sud-Kivu
Au Sud-Kivu, la situation ne s’est toujours pas améliorée. « Dans cette partie de la ville, ce sont les élongations qui se pratiquent à l’encontre de plus de mille jeunes filles. Il s’agit là , de prolonger le clitoris et des petites lèvres vaginales sous prétexte d’accroitre plutôt le plaisir de l’homme. Une autre étude pourrait révéler d’autres chiffres autant que ça ! » fait savoir docteur Mundjo Munzeze.
A l’en croire, c’est le poids des traditions qui fait accroitre le taux de cette forme de manipulation d’organes sexuels dans les territoires du Sud-Kivu, comme dans le reste du monde.
« Malgré l’arsenal juridique de la RDC contre les violences faites aux femmes, la pratique continue », dénonce docteur Mundjo Munzeze
Contactée à ce sujet, la sociologue Venantie Bisimwa, indique qu’aucun fait de société n’est inexplicable. Pour elle, ces mutilations sexuelles dénotent du stratagème d’une catégorie d’hommes à vouloir dominer le corps de la femme.
« En lui privant du plaisir sexuel, ces hommes pensent être bien plus en position de force même dans la polygamie. Une pratique égoïste et rétrograde à bannir car instaurée injustement dans nos quelques sociétés traditionnelles. »
Une violation des droits des femmes
En Afrique, on estime que 92 millions de jeunes filles âgées de 10 ans et plus ont subi des mutilations.
Selon docteur Ernest Mundjo Munzenze, toutes les formes des mutilations, notamment, l’excision, l’infibulation et les élongations, sont dangereuses.
« Elles violent le droit à la santé, à l’intégrité physique et mentale des femmes. A la longue, cette pratique pourrait endommager certains organes de reproduction de la femme, à savoir, les trompes et la matrice. »
De son coté, la chargée de la commission du genre à la société civile, Stella Yanda, se montre choquée par cette pratique.
« C’est déshonorant de constater que les femmes mutilées soient dans ces conditions considérées comme des objets de plaisir. Il faudrait que les autorités coutumières usent de leurs pouvoirs de garantes des droits des femmes dans les communautés. Je vois les chefs des villages et groupements qui devront décourager ces mutilations. »
Même propos pour la cheffe de bureau de l’ONG Fights For Girls in Africa, Melinda-Anuarite Zirumana, qui précise que la société ne doit pas baisser les bras face à ce fléau.
« Nous envisageons lancer une large campagne pour éradiquer ce phénomène des mutilations génitales féminines. Nous voudrions nous engager sur le terrain de la prévention. Sinon, près de trois millions de jeunes filles sur le continent africain risquent de subir chaque année ces actes ignobles ».
A noter le thème retenu en cette année dans le monde est « établir un lien solide entre l’Afrique et le monde afin d’accélérer l’élimination des mutilations d’ici à l’an 2030. »
Badibanga Ndusi Jean Paul
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