Bukavu : Des locataires fustigent le non-respect par des bailleurs de la loi sur la garantie locative
Le non-respect des prescrits de la loi sur la garantie locative par certains bailleurs fâchent des locataires. Ces derniers fixent des prix de location de leurs maisons à leur propre gré, ne respectant pas la loi qui règlemente ce secteur. Ainsi, certains ne s’empêchent pas d’exiger une garantie au-delà de trois mois pour un usage résidentiel contrairement à cette loi . Bien plus, ces derniers demandent des prix de location exorbitants. Ainsi pour beaucoup d’habitants, trouver une maison de location en ville devient quasi un luxe.
Loger dans le centre-ville de Bukavu est un luxe ; des maisons en location coutent très cher et le prix prend de plus en plus de l’ascenseur. Généralement, le prix varie entre 250 à 500 dollars par mois pour des maisons de deux à quatre chambres et avec des garanties locatives exagérées : plus ou moins 10 mois, et c’est selon le tempérament de chaque bailleur.
Le constat de Mama Radio s’étend principalement sur toutes les avenues situées dans le centre ville de Bukavu où les bailleurs fixent à leur gré les prix des loyers et exigent des garanties allant de 10 à 12 mois, pendant que les moins rigides se limitent à 6 mois, sans tenir compte des dispositions légales qui fixe la garantie locative à trois mois.
A part la commune de Bagira où des maisons coutent généralement moins cher et un peu moins à Kadutu, dans la commune d’Ibanda, plusieurs bailleurs tombent dans des infractions punissables par des lois en vigueur.
Dans certains endroits, tels que sur avenues Patrice Emery Lumumba, celles du Gouverneur, de la Résidence, Nyofu, Fizi, Mimoza, ou encore hippodrome, Kalehe, Muhumba et Nguba pour ne citer que celles-là , des maisons à deux chambres par exemple sont tantôt sollicitées à 200 ou 250 dollars américains par mois. Plus la maison possède des chambres, plus le prix augmente et très souvent c’est 100 dollars par chambre, alors que toutes les conditions d’hébergement ne sont pas généralement réunies dans ces maisons.
La plupart sont envahies par l’humidité et n’ont pas d’installation hygiéniques et énergétiques à même de répondre aux besoins des locataires. Loin de là , certains bailleurs improvisent l’échelonnement de la paix, le déguerpissement et s’ingèrent dans la vie privée du locataire, croient savoir des témoins.
Face à ces prix exorbitants, plusieurs habitants de Bukavu migrent vers Cyangugu au Rwanda voisin ou à Bujumbura en raison du prix abordable de la garantie locative.
« Je déplore ce manque quasi de civisme et de compassion par certains bailleurs, qui exigent des prix élevés pour la location de leurs maisons. Nous traversons des conditions économiques déplorables. Et puis, comment vous pouvez exiger dix mois voire une année comme période de garantie » s’indigne un habitant
Pour une certaine opinion, ce comportement des bailleurs est passible à des poursuites judiciaires étant donné qu’il existe une loi réglementant ce secteur. En mai 2012, l’Assemblée provinciale avait voté un édit portant réglementation du contrat de bail entre locataire et propriétaire de la maison.
Cet édit qui a été promulgué par l’ancien gouverneur Marcellin Chishambo limite à trois mois la garantie locative pour les maisons résidentielles, six mois pour les commerciales et neuf mois pour les installations industrielles.
Pour Théophile HABAMUNGU, alors député et auteur de l’édit, son objectif est de lutter contre l’arbitraire dans la relation entre les bailleurs et les locataires ; mais cette loi qui n’est pas vulgarisée souffre de mesures d’application.
Réaction de la Division de l’Habitat au Sud Kivu
Le Chef de Bureau des services généraux de l’habitat au Sud Kivu, Adriano Muketembo fustige ce non-respect de la loi et par des locataires et surtout des bailleurs.
Celui fait savoir que des locataires ne devraient pas accepter de donner une garantie locative de plus d’une année ou deux ans.
« La loi n°015/ 025, en RDC, réglementant le rapport entre locataire et bailleur ; prévoit une garantie locative de trois mois pour des maisons à usage résidentiel et de six mois pour l’usage socio culturel et commercial » renseigne Adriano Muketembo
Il recommande aux locataires de passer à leur bureau avant de signer un contrat de location des maisons, afin de vérifier si ce contrat respect la loi en vigueur dans ce secteur au pays.
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