Bukavu : JDH en partenariat avec AFEM et ETJ renforce les capacités des journalistes sur la couverture médiatique du processus électoral
Trente journalistes de différents médias de la ville de Bukavu améliorent les connaissances dans la couverture médiatique du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. C’est à l’issue d’un atelier de formation organisé à Bukavu le lundi 20 février 2023 par Journaliste pour les Droits Humains en partenariat avec l’Ecole Technique de Journalisme et l’Association des Femmes des Médias, AFEM. Au cours de cette activité, les professionnels des médias ont été outillés sur l’intégration du genre dans la couverture médiatique des informations sur le cycle électoral et la lutte contre les stéréotypes et les messages discriminatoires dans les productions médiatiques.
Pour la facilitatrice du jour, Breuil Munganga, présidente nationale a l’intérim du parti politique ACORD et experte en genre, la période électorale est un moment très important et d’intenses travaux politiques et professionnels pour les médias. Durant cette période souvent sujette à des tensions de tous bords dans la société, les médias doivent jouer efficacement leur rôle d’Eglise au milieu du village.
« Donner plus de place aux questions de genre dans les contenus des émissions et des informations. La période électorale offre aux médias l’opportunité de mettre en avant des reportages relatifs aux questions de genre qui intéressent les citoyens. Les médias doivent avoir un bon plan de couverture médiatique en toute période électorale. Ils doivent opérer des changements autant dans les grilles de programmes que dans la façon de couvrir l’actualité liée aux élections et faire des choix éditoriaux innovants comme violences faites aux femmes, inégalités économiques, sociales, juridiques, et politiques … », croit savoir Breuil Munganga.
Pour elle, les médias doivent avoir des programmes responsables, de qualité, qui non seulement respectent les principes et règles déontologiques, mais qui sont aussi sensibles aux conflits et par-dessus tout « sensible au genre ». A en croire la même source, le constant est que les hommes et les femmes sont généralement traités différemment par les médias à travers le monde. Les hommes sont plus visibles et dominent davantage dans les médias et les élections ; et les stéréotypes liés au sexe prévalent dans ces deux milieux. Ces différences favorisent une moindre visibilité des femmes dans les médias et influent sur leur succès politique ; soutient-elle.
« Donner la parole aux électrices et aux candidates sur l’actualité et sur des sujets électoraux cruciaux du moment. Créer de nouvelles émissions ou nouveaux micro programmes et garantir la présence des femmes, créer de nouvelles émissions ou nouveaux micro programmes et garantir la présence des femmes, impliquer plus de femmes journalistes dans les prises de décisions relatives à la campagne ainsi que dans la réalisation de reportages, réguler le nombre d’invitées dans les émissions de débat et s’assurer que les femmes y participent, que la modération des émissions débats est garantie par deux journalistes, une femme et un homme,… » , a-t-elle déclaré.
La facilitatrice ajoute le fait que la période électorale étant autant importante pour les femmes que pour les hommes, il revient aux médias d’être sensibles au genre et de garantir la présence des femmes dans les programmes à travers leur participation effective dans les espaces de débat tout en respectant les principes de choix de femmes compétentes et spécialisées suivant les sujets des débats.
« Le/la journaliste doit surveiller le temps de parole et d’antenne des femmes dans les émissions et les reportages, désigner un(e) référent(e) dans chaque rédaction pour faire le suivi des mesures sensibles au genre prises au sein du média pendant la période électorale. Impliquer de sources féminines sur toutes les questions, pas seulement sur les problématiques relatives au genre, s’assurer de ne pas placer les femmes interviewées dans une situation stéréotypée dans les reportages : cuisine, garde d’enfants, avoir un ton professionnel, non condescendant ni humoristique, et respecter l’interlocutrice… »
Notons que cette activité est organisée pour outiller les journalistes à couvrir les questions relatives aux droits humains plus efficacement et éthiquement au profit de leurs propres communautés. Un objectif qui rentre dans sa mission à travers laquelle JDH vise à engager les membres des communautés au respect des droits humains et plus particulièrement ceux des femmes et des filles afin de lutter contre l’impunité des toutes les violations. Â
Rachel Rugarabura, JRI
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