Bukavu : la consommation de la drogue et des boissons fortement alcoolisées, une réalité qui fâche!

C’est à longueur des journées que des personnes de différentes catégories, en majorité des jeunes désœuvrés s’adonnent à la consommation des boissons de plus de quarante pourcent de teneur d’alcool et la drogue. Ceci se passe à un endroit appelé Chamihini au bord du lac Kivu, non loin du marché de la brasserie en commune de Bagira. Une fois ivres, ils commettent des actes barbares.

Une lutte sans succès ?

Depuis plus de trois ans, la cellule antifraude a été installée par les autorités provinciales pour lutter contre la vente des boissons fortement alcoolisées et la drogue. Certains vendeurs ont été emprisonnés. D’autres ont payé des amandes mais cette pratique persiste.

Au marché de Chamihini, des gens, jeunes et responsables des familles  passent leur temps en train de boire cette boisson sans se soucier de ses effets nocifs sur la santé et la communauté.  Policiers et autorités locales n’ont que les yeux pour observer.

Quelques habitants fustigent cet état de choses. Une vendeuse des fretins en témoigne  « chaque jour nous prions Dieu pour que ce marché dit de Chamihini soit fermé. Nos maris, nos sœurs et nos jeunes garçons sont devenus dépendants de ces boissons et de la drogue. Dès qu’ils la consomment, ils changent brutalement d’humeur. »

Et cet autre habitant renchérit : « Des choses anormales se passent ici sous l’emprise de l’alcool, par exemple, se livrer à l’acte sexuel devant les gens et en pleine journée sans honte. La police maritime, voire la police de proximité, est là et ne fait rien. Nous en avons marre !». 

L’une des vendeuses rencontrée dans sa maisonnette en bâche nous décrit l’ambiance qui y règne: «Ma marchandise est beaucoup appréciée par mes clients et chaque jour je cherche la meilleure qualité auprès des fournisseurs locaux. Cela fait plusieurs années que je vends le whisky pur dans ce marché et plusieurs autres catégories des boissons fortement alcoolisées. La meilleure est fabriquée à l’aide de la levure et du sucre.» Bien plus, elle parle  du chanvre qu’elle vend à qui le veut.

La santé mise en mal

Les consommateurs de cette boisson se montrent insouciants de ses conséquences sur leur santé. Et pourtant, c’est dangereux, selon Justin Barholere, médecin à l’hôpital général de référence  de Panzi. Il explique :

« Ces genres de boissons détruisent le poumon, le foie de l’homme et occasionnent des crises cardiaques. Pour les consommateurs ayant un système humanitaire faible, ce sont des troubles mentaux après une rupture cérébrale. »

Les victimes peuvent être prises en charge à l’hôpital en bénéficiant aussi d’un suivi psychologique de cette pratique aux effets sociaux fâcheux.

«La dépendance à ces boissons et drogues ruine les familles. Elle détruit l’avenir des jeunes qui s’y adonnent. Voilà la raison  pour laquelle toute la communauté avec l’appui des autorités devrait continuer à lutter contre la fabrication de ces substances nuisibles à la santé », ajoute le médecin.

Armant CHAKO