Bukavu : La contrefaçon, un phénomène qui persiste au vu et au su de tous

La contrefaçon est une reproduction frauduleuse d’une monnaie et cela inquiète plus d’un habitant de la ville  de Bukavu. Cette pratique continue à faire des victimes dans la ville de Bukavu. La majorité de victimes sont de femmes commerçantes qui après avoir vendu leurs marchandises se retrouvent avec des faux billets.

Cette situation présente un impact négatif sur les activités socioéconomiques de ces femmes qui se démènent pour la survie de leurs familles. Cette pratique est signalée dans  plusieurs marchés de la ville notamment  au Beach Muhanzi, au marché central  de Kadutu, à Nyawera et à Nguba pour ne citer que ceux-là.

Les sources proches de la police indiquent que les contrefacteurs qui se font passer pour des clients profitent souvent de l’ignorance des vendeurs dans la maitrise des billets de banque pour passer leurs faux billets.

Les fraudeurs utilisent généralement les gros  billets de cinq, 5000 FC, 10 000 FC et 30 000 FC, également ceux de dix, vingt, cinquante et cent dollars américains soit pour acheter des articles ou pour solliciter des petites coupures.

Certaines femmes qui ont été victimes de cette pratique signalent que les contrefacteurs achètent souvent des marchandises en gros sans  exiger la différence de la monnaie.

D’autres contrefacteurs tentent de distraire les vendeurs à travers  les fausses histoires et d’autres encore n’ont pas l’habitude de discuter sur le prix des marchandises.

« Un homme est venu m’acheter des légumes, soit disant pour la fête, me laissant trois billets de 10 000 francs congolais. De retour à la maison, mes enfants m’ont signifié que ce sont des faux billets » regrette, Annie Bighoro, une vendeuse  rencontrée au marché de Kadutu.

Les raisons de la persistance de contrefaçon

Certains défenseurs des droits de l’homme estiment que la persistance de la contrefaçon des billets de banque à Bukavu est due  à  l’impunité et la mauvaise foi de  certains agents de service de l’état.

« Les autorités de la province doivent punir sévèrement les contrefacteurs afin de mettre fin à ce phénomène. Nous SAGSEC force vive attrapons  souvent certains malfrats et  les livrons aux services  publics compétents  mais ils sont  relâchés  quelques  jours après »  regrette Robert Njangala, président de SAGSEC

Plusieurs observateurs s’inquiètent de  cette pratique par le fait  que sur tous les billets de francs congolais  figurent la mention « le contrefacteur est puni de servitude pénale ».

Un agent à la banque centrale du Congo, Innocent Ntazakira signale que la banque centrale dispose des machines pour détecter les faux billets et prévoit  des séances de sensibilisation pour expliquer à la population comment découvrir les faux billets. Ce dernier invite l’état congolais à punir les contrefacteurs arrêtés et à la communauté de dénoncer tout cas de suspect des pratiques de contrefaçon.