BUKAVU : La ville devient invivable en raison de la montée exponentielle de l’insécurité.

L’insécurité bat tous les records dans la ville de Bukavu depuis deux semaines déjà. Des corps sans vie sont retrouvés dans plusieurs quartiers des trois communes qui composent la ville.

Pas plus tard que le week-end dernier, 10 corps sans vie ont été découverts dans les trois communes de Bukavu. Parmi les personnes retrouvées mortes, sept l’ont été dans la commune de Bagira, selon la société civile locale, le vendredi 28 février 2025.

La commune d’Ibanda n’a pas été épargnée, trois corps ont surpris la population le matin, dont deux retrouvés dans le quartier Ndendere, en plus d’un blessé. Les corps se trouvent actuellement avenue Mbaki, à l’entrée de la salle Kaningu et à l’athénée d’Ibanda. Une information confirmée par le chef de quartier Migabo Nyagaza.

Un autre quartier de la commune d’Ibanda a été touché : il s’agit du quartier Nyalukemba où un corps a été visible dans la matinée, selon la société civile locale.

D’autres part, la commune de Kadutu a été touchée, avec deux corps ramassés sur le port de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), selon les témoins sur place.

Les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains alertent sur la montée de la criminalité à Bukavu, due à la circulation incontrôlée des armes légères et des explosifs au sein de la population.

Certains observateurs pensent qu’il est temps que les nouveaux dirigeants de la ville de Bukavu et de la province du Sud-Kivu récemment installés prennent la sécurité de la population comme cheval de bataille en rapprochant les forces de l’ordre des avenues.

Rappelons que c’est depuis la soirée du 16 février 2025, lors de la retraite stratégique des FARDC et des résistants Wazalendo, que plusieurs armées ont été abandonnées à la merci des civils. Une situation qui a aggravé l’insécurité dans les quartiers et avenues de la ville de Bukavu, avec des attaques nocturnes et des pillages, s’indignent le mouvement citoyen OBAPG-RDC.

Récemment nommé maire de la ville de Bukavu par l’AFC/M23, Ladislas MUGANZA, attribue cette insécurité aux évadés de la prison centrale de Bukavu qui rodent dans les avenues et les quartiers et menacent les citoyens paisibles avec des armes à feu. Il appelle la population à la vigilance et à dénoncer tout cas suspect auprès des services de sécurité, car « la sécurité est une affaire de tous ».

Gloire KOKO