Bukavu : Le courant électrique devenu « denrée rare »

Plusieurs quartiers de la ville de Bukavu sont actuellement privés du courant électrique en permanence. Le problème de délestage s’accentue de plus en plus au détriment de la population. Un problème qui inquiète les habitants, dont la plupart reçoivent des factures de la SNEL, malgré privation. La SNEL explique ce délestage par la baisse du niveau d’eau au niveau de ses installations, une situation qui joue sur la production de l’énergie électrique.

Presque tous les quartiers à travers les trois communes de la ville sont frappés par l’irrégularité en fourniture de l’énergie électrique de la SNEL. A Kadutu, Ibanda et Bagira, des habitants ne sont plus alimentés en énergie électrique pendant des journées entières, alors que dans certains quartiers, les ampoules ne sont allumées qu’à des heures tardives de 45 minutes à une heure durant.
Certaines sources proches de la société nationale d’électricité, SNEL estiment que l’énergie produite serait insuffisante pour répondre aux besoins de la population vu l’augmentation de la démographie, pendant que d’autres évoquent la vétusté des matériels de cette société dont la plupart datent de l’époque coloniale.
Des défenseurs des droits humains qui condamnent le silence coupable des autorités qui semblent accepter de vivre dans pareille situation regrettent que la province dispose des cours d’eau non négligeables, mais la snel reste incapable de desservir convenablement la population.
Face à cette situation, certains ménages nantis s’abonnent au système « Ki groupé » actuellement à la une dans presque tous les quartiers de la ville et d’autres se procurent des panneaux solaires pour éclairer la maison, ou soit allumer la télévision.
Comme si cela ne suffisait pas, la snel, consciente de son incapacité envoi des factures aux abonnés presque chaque mois avec de grosses sommes d’argent ; une situation qui suscite la colère des habitants.
Pour bien comprendre la situation, il suffit de circuler à Bukavu la nuit où les principales artères ne sont éclairées qu’avec des phares des véhicules : l’éclairage public ne reste plus que de nom dans certaines parties de la ville ; des quartiers et avenues, sentiers et inter sentiers restent plongés dans le noir.

Réaction de la snel

La société nationale d’électricité SNEL justifie la diminution de la production énergétique de 16 à 12 Mégawalt à Bukavu par la baisse de l’eau au niveau du lac Kivu et la vétusté des câbles.
Le directeur provincial de la SNEL, Déo Mashali précise que l’irrégularité dans la desserte du courant électrique ne dépend pas de la SNEL, mais du phénomène naturel qui est l’eau du lac et la pluie.
« La rareté de pluie dans les collines environnantes le lac Kivu a réduit le débit de la rivière Ruzizi, ainsi nous avons passé de 24 à 17 méga watts à Mumosho. Cette situation nous a obligés d’organiser le délestage » fait savoir Déo Mashali
Dans certains quartiers de Kadutu et Bagira fait savoir que ce délestage est dû à la vétusté des câbles de la snel, mais regrette aussi du fait que les habitants connectent leurs installations sur les câbles de la snel, sans respect des normes d’installations.
Déo M fait savoir aussi que leur société prévoit installer un transformateur à Bagira et le remplacement des câbles de la snel dans les autres communes. Il souligne que leur facturation tient compte de nombre d’heures d’alimentation en énergie électrique de la snel.
Celui-ci confirme qu’une solution sera trouvée à tous ces problèmes d’ici trois, pour les trois communes de la ville de Bukavu.