Sud Kivu : le FONAREV, bouffée d’oxygène aux victimes des violences sexuelles
Vulgarisation du Fond National de Réparation des Victimes des Violences sexuelles et autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité à l’intention de la population de la ville de Bukavu. C’était au cours d’une conférence débat organisée à Bukavu, le samedi 11 novembre 2023, à l’intention des membres de la société civile, activistes des droits humains, mouvements des jeunes, étudiants, ainsi que d’autres personnalités de la province du Sud Kivu.
Ces assises ont été organisées dans l’objectif de sensibiliser la population à s’approprier l’initiative du gouvernement visant le rétablissement de la justice en faveur des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes contre la paix et la sécurité humaine.
Selon le conseiller technique de la Commission Inter institutionnelle d’Aide aux Victimes et d’appui aux Réformes, CIAVAR, Justin Bahirhwe, les deux structures (FONAREV et CIAVAR) vont concourir aux réparations administratives et judiciaires, individuelles et collectives des victimes des violences sexuelles et autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.
« Le Fond interagit directement avec les victimes, il entre en contact, il reçoit des requêtes des victimes directes, des ayants droits, des survivants ou alors des communautés qui estiment qu’elles ont besoin de réparation individuelles ou collectives là où il y a eu des crimes de masse et il n’y a jamais eu des décisions judiciaires, il reçoit aussi des requêtes des victimes qui disposent déjà des décisions judiciaires devenues irrévocables. Il peut arriver qu’une victime n’est pas satisfaite de la décision du FONAREV, alors elle saisit la CIAVAR qui a dans ses attributions de mener des réflexions sur ce qui va être la suite du travail de la RDC en matière de justice transitionnelle, la CIAVAR a aussi la capacité d’exercer une forme de suivi et évaluation du travail fait par le FONAREV au niveau des réparations en faveur des victimes », a-t-il déclaré.
Notre source précise que ce sont des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité qui sont éligibles à l’obtention des fonds.
Justin Bahirhwe appelle les victimes ayant des décisions judiciaires à saisir le FONAREV pour qu’elles soient rétablies dans leurs droits et celles qui n’en ont pas d’écrire directement au Fond.
« Le fond va procéder par des consultations ou des enquêtes préalables pour éviter que de fausses victimes accèdent au Fond au détriment de vraies victimes », renchérit le conseiller technique de la CIAVAR.
Ce dernier renseigne que le FONAREV travaille dans une approche de redevabilité et sera effectif dans cinq provinces pilotes de la République Démocratique du Congo, à savoir le Sud Kivu, le Nord Kivu, l’Ituri, le Kasaï central et le Kongo central.
Ce sont des fonds à mobiliser mais les ressources de financement sont prévues dans la loi dont notamment 11% de la redevance minière, croit savoir la même source.
Ils prévoient entre autres des consultations avec les victimes pour définir ensemble des actions de réparation collective et individuelle, la vulgarisation de diverses lois, l’octroi des premières réparations aux victimes, la participation des victimes aux dialogues communautaires, l’identification et la sécurisation des sites d’inhumation ainsi que la construction des mémoriaux et biens d’autres actions s’inscrivant dans le schéma de la justice transitionnelle.
Ces fonds comptent également amorcer un vaste programme destiné à l’accès à la justice, à l’automatisation et à la réparation de milliers des victimes des violences sexuelles dues aux conflits qui écument la partie Est de la RDC depuis trois décennies.
Elisée Muzalia
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