Bukavu: Le prix élevé des parcelles, un casse tête pour plusieurs habitants de Bukavu
A Bukavu, les parcelles demeurent chères et prennent davantage de l’ascenseur. Des parcelles se vendent à plus de 20 mille, 50 mille, voire même 100 mille dollars américains dans plusieurs quartiers de la ville. Dans les quartiers populaires, des parcelles et maisons qui étaient vendues dans le temps à moins de 5 mille dollars coutent plus de 10 mille dollars. Même situation pour certains endroits périphériques comme Kavumu, Mudaka et Nyatende pour ne citer que ceux là .
Selon certains habitants, comparativement à d’autres villes de la RDC, à Bukavu seuls ceux qui travaillent dans les ONG, les grands opérateurs économiques et les politiciens ont la possibilité de s’acheter des parcelles et maisons.
Pour les habitants de la ville interrogés, cette situation accentue la pauvreté car plusieurs personnes vivent dans des maisons de location ajoutée à la situation socioéconomique précaire.  « Ici chez nous le prix élevé des parcelles et maisons nous rend la vie difficile ; seuls les riches ont la possibilité de se construire des maisons, mais  le bas peuple nous demeurons leurs locataires, cela nous complique la vie avec le contexte socio économique difficile. A Goma et à Lubumbashi par exemple, même à Kinshasa les parcelles se vendent à un prix raisonnable, mais ici nous sommes coincé, c’est déplorable !» se plaint une femme de Bukavu.
Tentative d’explication
Selon maitre Ernest NZANA, ancien chef de bureau contentieux à la division provinciale des affaires foncières, la guerre et les conflits armés ont occasionné l’exode rural, l’afflux massif des refugiés rwandais et l’utilisation exagéré des dollars américains sont les principales raisons du cout élevé des parcelles à Bukavu.
« Avec l’arrivée des hutus rwandais et quand ils ont été dispersés avec la guerre de l‘Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo AFDL en 1997, il y a eu insécurité dans les milieux ruraux, les gens ont commencé à quitter les villages et certains hutus ont même acheté des maisons ici à Bukavu, les dollars ont beaucoup circulé, ceux qui avaient des parcelles et maisons ne les vendaient plus qu’en dollars. Cela est devenu comme une habitude et c’est ainsi que dans toutes les villes de la RDC là où les dollars circulent beaucoup c’est à Bukavu, cela fait que les parcelles soient considérées comme si on est en Amérique »
Ernest NZANA indique que cette situation a conduit à des constructions anarchiques, la promiscuité des maisons, la spoliation des espaces verts, parcelles et maisons de l’Etat et même les cimetières à Bukavu.
Il pense que les autorités provinciales ont un grand rôle à jouer dans la régulation des prix des parcelles et la mise en place des stratégies pouvant permettre d’élargir la ville.
Selon la nouvelle dynamique de la société civile, NDSCI, les parcelles sont à la base de plusieurs conflits entre habitants. Pour Jean Chrysostome KIJANA, président national de la NDSCI, sur 10 dossiers des habitants qui sollicitent un plaidoyer auprès de cette structure citoyenne, 6 ou 7 concernent les conflits fonciers et certains débouchent sur de pertes en vies humaines.
Avis des autorités politico administratives
Pour Evariste Namegabe NTAITUNDA, bourgmestre de la commune d’Ibanda, la ville de Bukavu a actuellement une forte densité à tel point que l’Etat n’a plus de parcelle à octroyer à la population.
« Nous sommes arrivés à la direction de la commune et nous n’avons rencontré aucune parcelle vide appartenant à l’Etat dans l’entité. Toutes les parcelles ont été vendues à des particuliers et qui à leur tour fixe le prix comme ils veulent. Je suis optimiste quant à l’avènement d’un gouvernement stable qui pourra élargir la ville de Bukavu et résoudre ce problème du cout élevé des parcelles et même celui des constructions anarchiques ».
A noter que la loi foncière en république démocratique du Congo stipule que l’accès à la terre est un droit pour toute personne et toute réforme de cette dernière  doit tenir compte de toutes catégories de personnes, même les vulnérables.
Pendant ce temps plus, d’un observateur pensent que les autorités provinciales à  tous les niveaux ont un grand rôle à jouer dans la régulation des prix des parcelles et la mise en place des stratégies pouvant permettre d’élargir la ville de Bukavu.
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