Bukavu / Meschack Bilubi : la salubrité de la ville nécessite la participation de la société civile et cadres de base
Plusieurs coins de la ville de Bukavu sont confrontés au problème de la gestion des déchets et la question d’assainissement en général. Des associations en partenariat avec la mairie affectées dans l’évacuation des déchets ne parviennent jusque là pas à donner satisfaction aux habitants dans leurs opérations d’évacuation des déchets, surtout au niveau des marchés.  Des observateurs en assainissement estiment que la société civile, la mairie et d’autres acteurs devraient multiplier des séances de travail pour identifier et faire le suivi des politiques d’assainissement de la ville de Bukavu. Le maire de la ville de Bukavu, Meschack Bilubi Ulengabo répond aux questions sur la gestion des déchets dans la ville de Bukavu.
01° D’aucun estime que la police d’assainissement ne fait pas assez pour la salubrité, et se limite juste à tracasser des gens qui construisent ?
Maire : Ma lecture ce que la police d’assainissement essaye tant soit peu de faire son travail, malgré qu’il y ait certaines faiblesses. Il y a la faiblesse liée à un nombre réduit de cette unité ; une vingtaine pour une ville de 44 km2. Un autre problème, c’est parfois cette incompréhension de certains habitants, qui devraient faciliter la tâche à cette police, d’où alors la faible collaboration dans certains cas avec cette police.
Autre chose sur cette incompréhension c’est quand cette police lutte contre les marchés pirates et chassent des vendeurs, qui laissent des déchets ; cette police est parfois mal vue par certains habitants. Au-delà même de ces déchets laissés, nous craignons des accidents de circulation. Alors, en tant qu’autorité, nous devons prévenir. Il peut y avoir un dérapage de ces éléments de la police, ça nous fustigeons et quand nous avons un cas, nous sanctionnons.
02° Quelle est votre lecture sur les questions de la présence des déchets dans certains marchés et ce manque de dépotoir central ?
Maire : Le marché est un milieu où provient beaucoup de déchets, c’est pour cette raison que chaque marché devrait avoir un dépotoir de transit, mais malheureusement la majorité de nos marchés n’ont pas d’espace pour ériger le dépotoir de transit. Au marché de Kadutu, nous avons essayé de trouver un espace dans le marché, mais c’est ne pas vraiment approprié. Il est vraiment important d’avoir un espace convenable, car ça permet de désinfecter le milieu et l’organisation d’autres mesures sanito-environnementales.
03° Quelle est votre appréciation du travail des associations qui travaillent sur les questions des déchets en partenariat avec vous, à l’instar d’AGRUNI ?
Maire : Nous ne sommes pas du tout satisfait, beaucoup de gens fustigent la manière dont l’évacuation des déchets est réalisée. A Bukavu, nous avons ce souci du dépotoir central, nous utilisons actuellement ELAKAT, mais celui-ci n’est pas approprié. Jadis, c’est le dépotoir vers CHIDAHO qui était utilisé, mais avec le temps, Les habitants de ce milieu ont protesté contre cette utilisation. Nous avons dépêché une équipe qui dialogue avec des habitants du côté de CHIDAHO, pour commencer encore l’utilisation du dépotoir de CHIDAHO.
04° Au niveau de certains marchés tels que Nyawera, feu rouge, vers essence voire kadutu, des gens fustigent le retard de l’évacuation des déchets ?
Maire : C’est vrai, il n’est pas bon de voir, de vivre dans ou à côté des déchets. Il est bon que les déchets soient évacués le plutôt possible. Il est important que ces associations affectées dans l’évacuation des déchets qui ont signé un contrat de travail avec nous, de respecter les programmes convenus avec les ménages pour évacuer leurs déchets. Nous demandons à la population de nous avertir dès qu’il y a retard dans l’évacuation des déchets.
05° Quels sont des projets de la mairie en rapport avec la question de la gestion des déchets ?
Maire : D’abord, il faut dire que dans toutes les villes, la salubrité et la sécurité sont de grandes priorités ; il faut beaucoup de moyens pour ça. Nous avons tant d’idées et projets, mais nous attendons certaines collaborations. Nous savons que l’IITA envisage la transformation des déchets en engrains agricole. Nous avons un projet de transformation des déchets en pavé et carreaux, mais aussi comme carburant. D’autres déchets seront utilisés comme des briquettes. Nous essayons de faire un lobbying pour trouver de fonds aux associations qui veulent aussi transformer les déchets et nous sollicitons ici la participation des opérateurs économiques.
06° Quelle est votre lecture sur la participation des habitants aux travaux communautaires ainsi que d’autres autorités ?
Maire : Il y a un relâchement dans ces travaux de la part des habitants et certains cadres de base. La mairie ne peut être partout pour contrôler des habitants et ce sont des chefs d’avenues et cadres de base qui devraient nous aider. Mais, ce manque de conscience aussi de certaines personnes dans la mauvaise gestion des déchets contribue largement à l’insalubrité. Il y aussi des ménages qui ne veulent pas jusque là adhérer aux associations qui évacuent les déchets.
07° Une recommandation aux habitants et autres acteurs.
Maire : La salubrité de la ville de Bukavu nécessite la participation des leaders et d’autres acteurs, et surtout la prise de conscience des habitants. Vous savez que l’on ne peut pas courir éternellement derrière chaque citoyen pour maintenir la propreté au niveau de sa maison et en dehors. Je me rappelle un jour dans un sommet sur la question de l’assainissement dans les villes francophones, une question était posée à la mairie du Rwanda sur sa politique de la salubrité de Kigali, et la réponse était que chaque ménage au niveau de Kigali est abonné à une association qui évacue les déchets. Et cette mairie d’ajouter, que la société civile, les autorités urbaines et leaders travaillent toujours ensemble pour identifier des stratégies et faire le suivi des politiques d’assainissement.
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