Bukavu/Ndendere: Après 72 heures, les civils qui détiennent des armes à feu seront traqués.

Il est temps que cela cesse, c’est en ces termes que le chef de quartier Ndendere, Albert Migabo Nyagaza, a débuté son meeting en faveur des chefs d’avenues, cellules et de tous les habitants du quartier Ndendere le lundi 10 mars 2025. Cette réunion déterminante pour l’avenir de ce quartier, confronté à des attaques et incursions d’hommes armés dans les domiciles des citoyens, a abouti à des stratégies pour combattre sans relâche les bandits armés qui endeuillent chaque jour les familles, violent les femmes et les filles et pillent les biens des paisibles citoyens.

Devant l’ancien bureau de la police situé entre la paroisse Mater Dei et le terrain de l’Edap ISP, le chef de quartier et les habitants s’accordent un délai de 72 heures pour que les détenteurs illégaux d’armes les déposent auprès des services compétents.

Cette résolution, qui est une première, est considérée comme une solution durable aux multiples cas d’insécurité enregistrés actuellement dans le quartier Ndendere à chaque tombée de la nuit.

D’après le pasteur Albert Migabo Nyagaza, les armes circulent illégalement entre les mains de personnes sans foi ni loi qui n’hésitent pas à les utiliser contre la population.

« Les armes circulent dans les quartiers et communes de la ville de Bukavu, et particulièrement dans le quartier Ndendere. Malheureusement, ces hors-la-loi vivent dans nos avenues et seront recherchés une fois identifiées. S’ils résistent, ils devront remettre leurs armes dans les 72 heures suivant la date de la présente réunion », insiste Albert Migabo Nyagaza.

Au cours de ce meeting, il a également été demandé aux habitants de se faire identifier auprès des chefs d’avenues et de cellules afin de s’assurer que les habitants et les visiteurs dans les avenues sont connus.

Cette identification permet de connaître le nombre exact d’habitants par avenue et de savoir qui fait quoi pour lutter contre l’insécurité dans l’ensemble du quartier Ndendere et dans les autres quartiers de la ville de Bukavu.

Munyinza Innocent, cadre politique de l’AFC/M23, a pris la parole et a insisté sur la collaboration entre la population et les services de sécurité pour combattre les attaques nocturnes dans les quartiers de la ville de Bukavu.

Selon lui, certains habitants se transforment en bandits pour nuire à la quiétude et tuer leurs propres frères par manque d’amour. Ils sont alors considérés comme les personnes les plus recherchées, car le développement de la ville de Bukavu et de la province du Sud-Kivu passe par la paix et la stabilité de ces entités.

« Comment peut-on espérer à une paix durable si le sang continue de couler, si les citoyens ne peuvent pas dormir avec espoir de se réveiller, si les biens de la population sont chaque fois pillés… Nous sommes réunis ici avec des responsables des familles, un appel est lancé aux parents pour demander à leurs enfants de déposer les armes. Ils ne feront pas l’objet de poursuites. Ils peuvent même les déposer secrètement. L’essentiel est qu’aucune arme ne circule plus entre les mains de civils et de personnes incontrôlées », renchérit M. Innocent. 

Il a alors été demandé à la population de rester en alerte, d’éclairer ses avenues et de dénoncer tout cas d’insécurité signalé dans son quartier.

Le chef du quartier Ndendere a enfin fait un plaidoyer auprès du cadre politique et délégué de l’AFC / M23 pour le déploiement de certains éléments de sécurité dans les entités. En réaction, M. Innocent a promis que quelques éléments seront envoyés à Muhungu pour lutter contre l’insécurité.

Pour rappel, les cas d’insécurité sont devenus le quotidien de la population en l’espace d’une semaine, plus de trois cas ont été signalés : il s’agit d’une fille et d’un garçon tués à Muhungu et d’un homme abattu la nuit du 8 mars à Muhungu la Voix du Congo en commune d’Ibanda.

Jean Corneille Murhula