Bukavu : Partout, les gens se lèvent pour dénoncer la disparition de leurs proches.

À Bukavu, on se réveille chaque jour avec la nouvelle d’une personne disparue. Difficile de savoir les raisons de toutes ces disparitions, qui insécurisent les familles.
La société civile du Sud-Kivu n’a pas hésité à dénoncer ces cas, qu’elle qualifie d’enlèvement et de kidnapping, que subit la population, en majorité des jeunes.
Cette situation refait surface à Bukavu depuis quelques semaines avec la montée exponentielle de l’insécurité, caractérisée par les attaques de domiciles par des hommes armés, des pillages, des tueries, des corps sans vie et des cas de justice populaire.
Selon certains témoins approchés par un reporter de Mama Radio, certaines personnes disparues ou enlevées sont amenées dans des endroits inconnus sans retour et les autres sont retrouvées tuées. Cependant, d’autres sont emportés par des inconnus et retrouvés après quelques jours.
Le cas le plus récent est celui de Judien Sadiki, un jeune étudiant en deuxième licence à l’université officielle de Bukavu et journaliste technicien à la radio et télévision Ngoma ya Kivu (RTNK). Julien est porté disparu depuis le mercredi 5 mars et il reste introuvable à ce jour.

Selon le témoignage de sa famille, il est sorti de chez lui le matin pour se rendre à l’université, et n’est jamais rentré. Sa famille demande à toute personne qui aurait des informations sur cette disparition de les communiquer, afin de faciliter les recherches pour retrouver ce jeune âgé de seulement 22 ans.
À ce cas s’ajoutent d’autres, comme par exemple celui de deux jeunes gardiens d’une agence de sécurité qui ont été embarqués dans une jeep par des inconnus voilés du visage par un mouchoir noir et retrouvés après cinq jours à Nyangezi.
On peut également évoquer le cas de l’ingénieur Keffa Ntwali, porté disparu pendant deux semaines, qui a été retrouvé le samedi 8 mars.
La liste des personnes disparues et/ou emportées n’est pas exhaustive, mais on peut évoquer le cas de Rehema Matumwabirhi Jules, emportée depuis jeudi 6 mars jusqu’à aujourd’hui. Aucune de ses nouvelles n’a été donnée.
Face à cette nouvelle inquiétante, la rédaction de Mama Radio a contacté Sammy Takimbula, le vice-président de la société civile du Sud-Kivu. Celui-ci joint sa voix à celle des familles des victimes qui ne savent pas sur quel saint se vouer pour retrouver ces compatriotes qui se trouvent dans des endroits inconnus.
Cet acteur de la société civile demande aux autorités actuelles de la ville de Bukavu de garantir la sécurité de la population en affectant les services de l’ordre des habitants à travers les postes de sécurité locale.
Il appelle également la population à collaborer avec les autorités militaires et politiques en place en dénonçant tout cas de kidnapping et d’enlèvement.
Les défenseurs des droits alertent les autorités gérant la ville de Bukavu et ses environs sur l’aggravation des violations des droits de l’homme dans la province du Sud-Kivu, où la privation de la liberté de circulation est imposée aux personnes enlevées, où des corps sans vie sont ramassés dans les avenues et où des cas de justice populaire sont recensés, pour ne citer que ces exemples.
Pour rappel, lors de son meeting populaire sur la place de l’Indépendance, le coordonnateur de l’alliance Fleuve Congo AFC Corneille Nanga a demandé à tous les détenteurs d’armes à feu, à tous les bandits armés et à tous ceux qui détiennent des effets militaires de les remettre aux autorités militaires du M23 afin d’éviter de faire l’objet d’une traque ou d’une chasse à l’homme.
La population de Bukavu vit dans la peur face à cette situation. Certains observateurs demandent aux parties en conflits armés de protéger les vies de paisibles citoyens qui ne participent pas aux hostilités, conformément au droit international humanitaire.
Rédaction
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