BUKAVU : Plus de 10 femmes tuées, 97 accusées de sorcellerie, AFEM plaide pour l’application effective de l’Edit portant interdiction de la justice populaire

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       1 année ago     149 Views     Laisser vos impressions  

Beaucoup de femmes continuent d’être victimes de la justice populaire. Soit accusées de sorcellerie, alors tuées, lynchées ou brûlées. L’Association des Femmes des Médias, AFEM fait état de 82 femmes chassées de leurs villages, de 15 femmes tuées suite aux accusations de sorcellerie, depuis le début de 2023. Des chiffres donnés au cours d’un point de presse, le 30 Juin 2023,  cette association rappelle que la réalisation des droits des femmes nécessite notamment l’implication des autorités à tous les niveaux.

Au cours de cette rencontre avec les chevaliers de la plume, AFEM note d’avoir organisé plusieurs des échanges avec différents acteurs pour montrer les dangers de la justice populaire.

Ainsi, le 27 Juin, cette dernière a organisé avec le soutien de la Coopération Allemande, GIZ un atelier avec les autorités sur leur implication dans la lutte contre les tueries des femmes accusées de sorcellerie.

La coordonnatrice de l’AFEM Julienne BASEKE rappelle que cet atelier avait plusieurs objectifs notamment d’élaborer une note de plaidoyer pour la mise en œuvre de l’Edit interdisant le recours à la justice populaire.

« Ces assises visaient aussi d’amener différentes autorités comme judiciaires, politiques, administratives, services de sécurité à prendre conscience et intérioriser l’édit interdisant le recours à la justice populaire Â» confie Julienne BASEKE

Par ailleurs, elle fait savoir que l’implication des autorités passe entre autre par leur engagement pour la mise en œuvre des lois et Edits édictés pour la sécurité des personnes et leurs biens.

« Cependant, en province du Sud-Kivu, il se remarque une léthargie dans l’application des Edits. L’Edit sur la justice populaire a été adopté et promulgué depuis l’année 2024 et publié au Bulletin Officiel en avril 2016. Cependant, cet Edit reste caché, non porté à la connaissance de grand public et donc de la population qu’il protège Â» regrette Julienne BASEKE

Vers une application affective de l’Edit portant interdiction de la justice populaire

A l’issu de cette communication avec les journalistes, il a été rappelé aussi les recommandations des différents acteurs, autorités, leaders pour la mise effective de cet Edit.

Ainsi, lors d’un atelier stratégique organisé par AFEM avec le soutien de la GIZ, les participants ont notamment proposé d’intégrer la culture judiciaire dans le quotidien de la population.

Par la suite, ces derniers ont proposé la vulgarisation de l’Edit de 2014 portant interdiction de recours à la justice populaire et le traduire en langues vernaculaires.

Dans la foulée, ils ont recommandé l’éducation des communautés à ne pas recourir à la justice populaire par la restauration notamment de la confiance interinstitutionnelle.

Aux autorités gouvernementales d’élaborer des mesures de mise en œuvre de l’Edit, et celles judiciaires de sanctionner les coupables des infractions afin de combattre l’impunité.

Et aux organisations de la société civile, de mobiliser des fonds permettant la mise en œuvre de l’Edit portant interdiction de recours à la justice populaire pour la protection des femmes et filles dans les communautés.

Signalons que ce point de presse rentre dans le cadre du projet Promotion des droits des femmes au Sud-Kivu à travers les actions de prévention et lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre pour la consolidation de la paix appuyé par la GIZ.

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