Bukavu : PPI évalue les outils de surveillance et de mécanisme de protection des journalistes

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       1 année ago     458 Views     Laisser vos impressions  

Les services de sécurité du Sud Kivu s’engagent à redoubler d’effort pour assurer la sécurité aux journalistes dans le cadre de l’exercice de leur métier. Engagement pris à l’issue de l’atelier d’évaluation des outils de surveillance et de mécanismes de protection des journalistes organisé à Bukavu par l’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée, PPI, le jeudi 31 aout 2023.

Le commandant adjoint du département de la sécurité publique au sein de la Police nationale congolaise, PNC/Sud Kivu qui a pris part à ces assises souligne que les éléments de l’ordre sont tenus au respect des textes légaux qui protègent les journalistes dans le cadre de leur travail.

Selon le colonel Eugène NGOY, il s’agit notamment de l’édit provincial portant protection des journalistes et défenseurs des droits humains promulgué le 16 février 2016 publié au journal officiel de la province, ainsi que d’autres instruments juridiques de protection des droits humains.        

« De par les missions qui me sont dévolues c’est un engagement constitutionnel car la constitution me donne le devoir de protéger les personnes et leurs biens ; les journalistes comme des personnes, les journalistes qui possèdent aussi des biens, la police comme institution et moi comme membre de cette institution, je suis dans l’obligation de me conformer à la loi : protéger les journalistes dans l’exercice de leur fonction Â», croit savoir Eugène NGOY.

Dans cet atelier d’échange auquel ont aussi participé les juridictions militaires et civiles, les participants ont dressé un état de lieux sur la situation de sécurité des journalistes au cours de trois dernières années, avant de répertorier les atteintes dont ils sont victimes.

Depuis l’année 2020, des médias ont subi les affres de conflits et restent butés à d’énormes difficultés pour la couverture des informations en période de conflits.

Les forces loyalistes et services officiels de l’Etat ne donnent pas le champ libre aux journalistes d’effectuer leur travail en toute indépendance, selon le rapport de PPI. La même source ajoute que plusieurs cas de menaces et d’intimidation à l’endroit des journalistes sont rapportés par les organisations de défense des droits humains, contraignant les professionnels des médias à fuir leur milieu de vie pour se déplacer en milieux plus sécurisés.

Les cas des journalistes congolais assassinés sont également légion, déplore l’organisation. Elle cite entre autres Franck Ngyke et sa femme en 2005, Serge Maheshe au Sud Kivu en 2007, Didace Namujimbo en 2008, Koko Bruno le 23 aout 2009, Bapuwa Mwamba de Kinshasa en 2006, Robert Chamwami Shalubuto en 2014, Marcel Lubala à Mbuji-Mayi en 2016, Barthelemy Kabanabandu en 2021 au Nord Kivu, Papy Mumbere en Ituri en 2019, Joël Musavuli en 2021 et Héritier Magayane du Nord Kivu en 2021, malheureusement des cas qui restent impunis.


L’un des panelistes dans ces accises, Monsieur Darius KITOKA, Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo, section du Sud-Kivu a centré son allocution sur la sécurité des professionnels des médias, un préalable à l’exercice de son métier. Les participants ont également été outillés sur les formes de menaces en ligne et hors ligne ainsi que les violences physiques à l’endroit des journalistes, sous la facilitation de Papy KAJABIKA, avocat au Barreau du Sud-Kivu. L’atelier organisé a également permis aux participants d’échanger sur différents outils de surveillance que chaque organisation met en place pour défendre et protéger les journalistes dans leur travail quotidien d’informer la communauté, à en croire le directeur des programmes de PPI. Pour Pascal Mupenda, les objectifs de cette activité ont été atteints par le fait que les journalistes ont échangé face à face avec les services de sécurité sur les mécanismes de protection.

« Nous estimons que les objectifs ont été atteints par ce que le souci était de faire les échanges entre les journalistes et les autorités tant sécuritaires, militaires et politiques, afin de trouver un consensus sur la protection des professionnels des médias. Il reste à vérifier la suite, quand nous allons constater la diminution des cas à l’égard des médias et des journalistes, cela que nous serons satisfaits davantage », indique Maitre Pascal MUPENDA.

Selon le rapport des organisations de défense de droits des journalistes et des activistes de droits humains, 530 journalistes ont été tués dans le monde entre 2012 et 2016, 400 journalistes tués en 2016 et 2020, 55 journalistes tués au monde en 2021 et 14 en RDC au cours de la même année, concluent notre source.

Notons que l’atelier d’évaluation des outils de surveillance et de mécanismes de protection des journalistes a été organisé dans le cadre de la mise en œuvre du programme Media Sector Development Activity, MSDA, exécuté par Internews grace à l’appui financier de l’USAID et la Coopération Suédoise à travers le projet de Renforcement des Radios Rurales en RDC (3R-RDC).

Elysée Muzalia

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