Cacophonie au Sud-Kivu : Une province, deux assemblées

Posté par  Rachel Rugarabura   à       1 année ago     830 Views     Laisser vos impressions  

Les députés provinciaux du sud kivu sont à Kinshasa pour des consultations avec le ministre de l’intérieur, sécurité et décentralisation suite à la crise qui prévaut entre l’exécutif et l’assemblée provinciale. Depuis la réhabilitation du Gouverneur Théo Ngwabidje par la cour constitutionnelle, les députés sont divisés autour de la question ; avec l’existence de deux bureaux dans un même hémicycle.

Certains députés initiateurs de la motion contre le gouverneur en séjour à Kinshasa qualifient ces consultations d’une messe noire et n’aboutiront à aucune solution. Ils attendent que la justice fasse son travail en appelant Monsieur Ngwabidje à venir répondre aux griefs qui lui sont reproches.  

Homer Bulakali, l’un des députés missionnaires, fait savoir qu’il n’y a pas de paix a l’assemblée Provinciale. Pour lui, il n’y a aucune crise ni entre les députés, ni entre le gouverneur et l’assemblée parce que l’assemblée avait fait son travail correctement en mettant en accusation le gouverneur de la province.

« Parlant des consultations qui n’ont pas commencé jusque-là, j’ai trouvé qu’il y a des problèmes dans le télégramme qui a été envoyé par le ministre de l’intérieur qu’il y a deux bureau de l’assemblée deux plénière, ce sont des choses qui ne peuvent même pas exister en démocratie.  Nous attendons écouter ce que le ministre de l’intérieur va dire. Il est député provincial et connait comment fonctionnent les assemblées. Ici à Kinshasa nous sommes 26 députes contre un groupe de moins de 10. Nous attendons suivre le déroulement mais à mon avis il n’y aura pas des solutions là où il y a pas de problème. La majorité va garder son camp. Nous attendons que la justice fasse son travail en appelant Monsieur Ngwabidje à venir répondre au griefs qui lui sont reprochés Â», Explique Homer Bulakali.

De leur côté, les députés qui disent soutenir le gouverneur eux aussi en séjour à Kinshasa estiment que ces consultations sont nécessaires car elles permettront de trouver de solution à la crise non seulement politique mais aussi sécuritaire que traverse la province.

Cosmos Kusimwa, l’un des députés acquis à la cause de Théo Ngwabidje pense que l’attention ne devrait être tournée vers les différentes motions de censure contre le gouverneur. Pour lui, tout le monde devrait penser sur comment faire régner à l’Est de la République Démocratique du Congo en particulier et dans tout le pays en général.

« â€¦ Je pense que nous ici pour mettre en avant l’intérêt supérieur de la population du Sud Kivu. Personnellement je pense qu’il aura un issu qui va arranger tout le monde. Qui ira dans le souhait de toute la population de la province du Sud Kivu en particulier et tout le pays en général Â», espère Cosmos Kusimwa.

Pour Me Adolphe Kilomba, enseignant d’université dans la faculté des droits et analyste politique indépendant, le ministre national de l’intérieur et sécurité n’a pas les pouvoirs de suspendre les activités d’une assemblée provinciale comme c’est le cas en province du Sud-Kivu.

« L’ordonnance N° 22/003/ du 07 Janvier 2022 fixant les attributions des ministères, cette ordonnance ne lui donne pas ce pouvoir, parce qu’il sera contraire de la loi sur la libre administration des provinces. À travers un télégramme le ministre national de l’intérieur et sécurité ne peut pas suspendre les activités de l’assemblée provinciale, c’est plutôt à travers un arrêté ministériel que cela devra se faire… Â», explique-t-il.

Il ajoute : « La même source renseigne qu’en cas de mise d’accusation du gouverneur de province conformément à la loi électorale du 24 Décembre 2017, celui-ci avec son gouvernement est réputé démissionnaire. Â»

En rappel, c’est depuis le 14 Avril 2023 que la province du Sud Kivu évolue avec deux assemblées provinciales. En cette date, deux séances plénières avaient été convoquées par deux différents bureaux. Dans cette confusion totale, Kinshasa n’a pas dérobé à ses habitudes. Et comme chaque à chaque bruit de botte, les élus provinciaux de gauche à droite ont été invités tous et toutes dans la capitale.

Rachel Rugarabura, JRI

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