Construire des Ponts pour une Croissance Economique renforcée

Posté par  Mama_Radio   à       7 années ago     651 Views     Laisser vos impressions  

Les ouvriers au poste frontalier de Kazungula font plus queconstruire un pont sur une rivière – ils ouvrent la voie vers uneintégration régionale portant la promesse d’une croissanceéconomique renforcée.

 

Sur chaque rive du fleuve Zambèze,des centaines de camions s’alignentpour traverser la frontière de Kazungula entre le Botswana et laZambie. A l’Ouest se trouve la Namibie, et àl’Est se trouve le Zimbabwe. C’est une routepopulaire et qui s’annonce devenir encore plusfréquentée avec la construction du nouveaupont de Kazungula déjà entamée. Autrefois, lescamions transporteurs ne pouvaient traverserqu’au nombre de deux par passage en utilisantun des deux ferrys disponibles.

La période d’attente pour traverser la frontière pouvaitaller jusqu’à trois jours. Cette attente pouvait aller jusqu’à cinq jours et plus s’il arrivait quel’un des ferrys tombe en panne. Le nouveaupont promet de réduire la période d’attente àenviron deux heures.

Depuis l’introduction d’une Zone de Libre Echange dans la SADC en 2008, le commerce intra régional est en nette croissance. Les camions et les trains voyagent à présent dans toute l’étendue de la région, permettant les echanges de marchandises de se faire de la RDC a l’Afrique du Sud et de l’Ocean Indien a l’Océan Atlantique.

Le Protocole de la SADC sur le Commerce a toujours reconnu le besoin de faciliter le commerce au sein des pays de la SADC. C’est un outil clé pour stimuler la croissance économique et combattre la pauvreté en Afrique Australe.

Ce Protocole engage les Etats Membres de la SADC à éliminer les barrières tarifaires et non-tarifaires, lesquels pourraient étouffer la libre circulation dans la région.

La première décennie après l’entrée en vigueur du Protocole sur lee Commerce en 2000, le commerce intra régional a cru de 155%, de 13.2 milliard $ à 34 milliard $. A présent le pont Kazungula, au coeur même de la SADC, deviendra un pilier incontournable pour l’accélération de l’expansion du commerce entre les Etats Membres.

Conformément au Protocole sur le Commerce, le Plan Directeur du Développement des Infrastructures Regionales (PDDIR) facilite le Développement d’infrastructures transfrontalières effectives et rentables.

Le PDDIR fait partie de la Vision 2027 pour le developpement de l’infrastructure dans la SADC, de laquelle le transport est l’un des six piliers. La traversée à Kazungula était l’une des pièces manquantes en vue d’accomplir le Corridor Nord-Sud sous le PDDIR.

Le Pont Kazungula est essentiel au corridor étant donné qu’il participera a l’allègement des volumes de circulation dans la région, facilitera le commerce, promouvra la croissance économique dans la région et au de-là, et participera à préparer la région de la SADC en vue d’une croissance de la population d’environ 72 million d’ici 2027.

Identifié comme un projet clé dans le plan de développement régional de la SADC, le pont est financé par les gouvernements du Botswana et de la Zambie. Ceci implique le remplacement de la traversée par ferry par un pont comptant 930m de route et de voie ferroviaire, avec un poste frontière a guichet unique pour chaque direction.

Johannes Labuschagne, un conducteur de camions SudAfricain. Qui traverse la frontière depuis sept ans en transportant du cuivre de la Zambie vers l’Afrique du Sud, témoigne de l’excitation que cette initiative suscite. Son plus grand défi avait toujours été l’indisponibilité de ferry du fait de pannes techniques. Lorsque de telle pannes se produisaient, ceci pouvait causer jusqu’à 5km d’embouteillages, résultant à un retardement conséquent des conducteurs de camions.

“Comme transporteurs, nous éprouvons le plus grand fardeau étant donné que, alors que nous sommes censés faire deux chargements par mois, nous ne pouvons effectivement en faire qu’un seul par mois.

Ceci réduit donc le chiffre d’affaires de moitié,” dit Labuschagne.

 


Le Protocole: L’amélioration du commerce est fondamentale à l’intégration régionale. Le Protocole sur le Commerce a été signé en 1996 dans le but de libéraliser le commerce au sein de la SADC, réduire les barrières entre nations et stimuler la production et le développement économique. Au fil du temps, ceci a conduit à l’élimination des barrières tarifaires et des taxes sur les exports et imports, culminant à l’établissement de la Zone de Libre Echange de la SADC.


Il ne cache pas son impatience de voir l’introduction du poste frontière à guichet unique: “Une fois que votre camion reçoit la permission de traverser la frontière, vous devez uniquement faire tamponner votre passeport et vous pouvez directement continuer votre route vers le client. Ceci sera une amélioration significative pour nous.”

Les postes frontières à guichet unique seront placés sur les deux côtés du pont, permettant ainsi aux conducteurs de s’arrêter une fois seulement aux points d’entrée ou de sortie. Après le contrôle douanier, le conducteur peut se diriger directement vers le pays voisin. Ceci élimine la duplication des procedures et de ce fait réduit la perte de temps tout en améliorant l’usage du véhicule et de l’équipage.

Le pont, dont le coût est estimé à environ 259.3 million USD est conjointement financé par les gouvernements du Botswana et de la Zambie et sera finalisé d’ici 2018.

Le Président Zambien Edgar Lungu, lors d’une visite à Kazungula en Février 2017 pour s’enquérir du progrès du pont a déclaré que “si la Zambie et le Botswana réussissent, il y’aura plus de commerce dans la région et au delà.”

Le Président Lungu a en effet souligné que le projet ne servira pas seulement le Botswana et la Zambie. “Il a pour objectif d’attirer les investissements étrangers pour afin de soutenir le commerce intra-africain.”

La construction du pont de Kazungula participe d’ores et déjà à la création d’emplois et au renforcement des capacités locales. Une unité de formation mobile a été établie en 2013 au Botswana pour former les artisans requis pour la construction du pont Kazungula et d’autres projets d’infrastructure.

Grace au financement par le Ministère Botswanais des Transports et Communications, l’unité a formé plus de 700 artisans y compris des maçons, des tuiliers et des charpentiers. Le Président du Botswana, S.E. Ian Khama, a fièrement souligné que deux tiers de ceux qui avaient reçu cette formation ont depuis lors trouvé un emploi.

Ceci a également été observé par le Conseiller du Programme de Facilitation de Transit et Transport Tripartite de la SADC, Lovemore Bingandadi: “la construction du pont a généré de nouvelles opportunités économiques pour les autochtones et les grandes sociétés de construction. Inaugurer le pont soutiendra irréfutablement la croissance des echanges commerciaux et la facilitation du transport transfrontalier.”

Un autre bénéfice immédiat du projet a été la réinsertion des villageois Botswanais près de Lumbo. Leur communauté a connu une croissance exponentielle depuis que plus de 4 million $ ont été investi pour réinstaller le village et dédommager ceux qui furent affectées.

Alors que le village se trouvait juste à côté de la route qui menait vers le poste frontalier , il se trouve maintenant à quelques kilomètres de la frontière. Une ancienne du village Lumbo, Grace Mwashekabo, se souvient du fait que que jadis les villageois devaient puiser l’eau du fleuve Zambèze et habitaient dans des maisons faites d’argile. Aujourd’hui les 34 familles dans le nouveau village bénéficient de nouvelles maisons, de l’électricité, de l’eau potable ainsi qu’une école.

“Nous sommes installés ici mieux que nous l’étions auparavant.” affirmait Mwashekabo. Quelques villageois ont aussi été embauchés comme ouvriers pour la construction du pont Kazungula. Et beaucoup de femmes dans cette zone sont des commerçantes informelles vendant aux personnes traversant la Rivière Zambèze quotidiennement. Lorsque le pont sera achevé, l’augmentation attendue de la circulation représente également plus de clients pour elles.

“Ce pont est un monument de l’intégration régionale, étant donné qu’il est plus qu’un lien physique entre deux pays », dit Bingandadi, “C’est un conduit pour le commerce, le transport et la circulation des personnes.”

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