Sud-Kivu : Dix personnes ont été tuées à bout portant dans le territoire de Kabare.
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La situation reste tendue jusqu’en après-midi de ce samedi 08 février, des tirs sont entendus partout dans le centre de Kavumu. Les militaires incontrôlés s’énervent et refusent de négocier avec quiconque. Il est difficile de connaître leurs revendications.
Selon les sources sur place, les autorités militaires se sont dirigées sur place pour calmer la situation, mais en vain. Les habitants se cachent pour éviter d’être blessés par balle. Certains militaires prennent la poudre d’escampette tandis que d’autres jettent les armes et les tenues pour prendre la fuite dans une direction inconnue.
Dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 février, la population du territoire de Kabare a dormi sous le feu.
Le bilan fait état de dix personnes sauvagement tuées par des hommes armés assimilés aux militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
D’après les sources de la société civile, sept personnes ont été tuées dans un débit de boisson à Mululu, dans le groupement de Miti, et deux autres ont perdu la vie dans leur maison à Cirato, Kavumu, toujours dans le territoire de Kabare.
Lors de cette attaque, une personne a été tuée à Kabamba. Cette situation endeuille le territoire de Kabare en particulier et la province du Sud-Kivu en général, qui traverse des moments difficiles depuis l’agression rwandaise.
Ces assassinats doivent interpeller les autorités chargées de la sécurité, afin qu’elles protègent la population, et non qu’elles la prennent pour cible, comme c’est le cas actuellement depuis le début des affrontements entre l’armée loyaliste et les rebelles du M23/AFC dans le territoire de Kalehe.Â
Cette situation est dénoncée par de nombreuses voix, notamment par la LUCHA qui condamne avec la dernière énergie ces assassinats et déplore le fait que les alertes lancées par ce mouvement citoyen sur la présence d’éléments incontrôlés soient restées vaines.
La LUCHA demande au gouverneur de province du Sud-Kivu et à son ministre de l’Intérieur de s’impliquer directement, activement et fructueusement pour mettre fin à cette insécurité qui n’honore pas la province.
Ce mouvement citoyen exige une identification claire des militaires ayant commis ces actes de barbarie, ainsi qu’une enquête approfondie et impartiale.
La LUCHA parle de la mise en accusation devant les tribunaux compétents, car le meurtre est un crime passible de sanctions selon le code pénal, tant à l’échelle civile que militaire.
Une journée ville morte est annoncée pour le lundi 10 février 2025 à Kavumu et Miti afin d’exprimer l’indignation de la population face à cette situation et de manifester la solidarité avec les familles éprouvées.
Maître Pascal MUPENDA, défenseur des droits humains et natif de Kabare, regrette la situation insupportable que nous imposent certains éléments de nos propres militaires qui devraient pourtant protéger la population.
« Il n’y a pas d’ennemis dans nos entités, ce sont plutôt nos militaires qui nous terrorisent ! », s’alarme Mupenda.
Ce crime s’ajoute aux pillages et tueries qui ont été enregistrés dans ce territoire de Kabare depuis le début du mois de février 2025 par les militaires congolais.
Certains militaires incontrôlés s’amusent à tirer sur la population civile avant de leur ravir leurs biens de valeur. Les femmes et les filles sont les premières victimes de cette barbarie, car elles sont sans défense. Elles voient leurs marchandises être pillées par des militaires incontrôlés.
Un comportement qui vient renforcer la psychose d’une population déjà traumatisée par l’occupation de quelques villages du territoire de Kalehe par les rebelles du M23 depuis quelques jours.
Visiblement, la population ne sait plus à quel saint se vouer en cette période critique que traverse le Sud-Kivu après la ville de Goma au Nord-Kivu.
Gloire KOKO
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