Goma: Désormais il faut une retro commission sur chaque retrait d’argent sur mobile money.
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La Ville de Goma, chef lieu du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, étant en proie à l’instabilité financière, traverse une période tumultueuse depuis la prise de la ville par les éléments du M23-AFC. Cette situation inédite ne touche pas seulement la sécurité des habitants, mais également leur accès aux services financiers essentiels, notamment les services de monnaie mobile. Ces services d’envoi et de retrait d’argent, qui offrent un moyen pratique de gérer les transactions, sont devenus le théâtre de pratiques jugées abusives et inquiétantes.
10% de la somme à retirer exigé sur chaque requérant
Depuis la prise de Goma par le M23, les responsables des points d’envoi et de retrait d’argent mobile ont mis en place de nouvelles mesures qui aggravent encore la situation des populations déjà vulnérables. Ces opérateurs imposent un frais de 10% sur chaque montant retiré, en plus des frais habituels de retrait. Cette décision, qui survient en période de crise, soulève de vives inquiétudes parmi les habitants qui dépendent de ces services pour leurs transactions quotidiennes.
« j’ai retiré 1.500.000 FC pour une urgence, l’agent de service mobile money, m’a pris 150.000 FC dans cette somme, en plus des frais de retrait. Ça se fait maintenant comme ça partout dans la ville de Goma depuis qu’elle est tombée entre les mains des rebelles du M23. C’est du vol, la population souffre doublement avec cette situation », se plaint une des requérants rencontrée sur un point de service mobile money.
Une autre, interrogée, précise que les agents de services mobiles money exigent 10% de la somme à retirer au delà des frais de retrait.
À cela s’ajoute une révision des taux de change qui défavorise encore davantage les usagers. Les taux sont désormais appliqués au rabais, rendant les retraits de fonds encore plus coûteux. Cette manipulation économique se traduit par une perte considérable pour les citoyens, qui voient leur pouvoir d’achat diminuer dans une conjoncture déjà économiquement précaire.
Plusieurs autres lancent le même cri d’alarme sur ces pratiques jugées d’abusives de la part de ces agents de services mobile money alors que ces derniers parlent de carence d’argent en espèce suite à la fermeture des banques.
Les conséquences de ces pratiques sont significatives. De nombreux habitants se retrouvent dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins essentiels, alors que la situation sécuritaire fait peser une menace constante sur leur quotidien. Les témoignages d’usagers expriment un sentiment d’injustice et d’impuissance face à un service qui, au lieu de soulager, accentue leurs difficultés financières.
Les autorités locales sont interpellées sur la nécessité d’intervenir pour réglementer les pratiques des points de retrait d’argent mobile. Des mesures urgentes doivent être prises pour protéger les consommateurs et garantir un accès équitable aux services financiers, sans abus ni exploitation, font savoir certains habitants.
« les autorités doivent agir le plus urgemment possible pour trouver solution à cette situation », dit un d’entre eux.
La situation à Goma illustre les défis complexes que posent les conflits armés sur la vie économique des populations. Le retour à la stabilité économique passe par une vigilance accrue contre les abus et une mise en œuvre de politiques de protection des consommateurs, afin que les services financiers jouent leur rôle de facilitateur et de soutien, et non de facteur de pression sur les plus vulnérables.
Rose Mathe
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