Goma: « je fabrique ces braises avec des déchets pour éviter les bois de brousse et le viol », temoigne Rachel, handicapée et déplacée de guerre, en marge de la journée des handicapées

A l’occasion de la commémoration de la journée internationale des personnes handicapées à Goma, plusieurs hommes et femmes vivant avec handicap dont les déplacés de guerre ont été réuni pour des échanges en table ronde sur leur inclusion et autonomisation dans la communauté.

Une occasion pour les personnes handicapées de faire connaître à travers des expositions, leurs œuvres dans le relève de l’économie et la protection de l’environnement.

Une de ses personnes handicapées, nommée Rachel Bikotsa, déplacée de guerre et mère de famille, a appris la fabrication des braises à base des déchets ménagers qu’elle vend pour assurer son indépendance.

Elle parle d’une activité qui contribue  efficacement dans la lutte contre le déboisement et ainsi protéger l’environnement.

« Je suis handicapée et j’ai fui la guerre à Sake, arrivée dans les camps de déplacés, je n’avais rien alors j’ai appris grâce à l’organisation WADHI, à fabriquer les braises à base de déchets ménagers. Je fais ce travail pour mon autonomisation et cela  contribue à la protection de l’environnement », précise Rachel Bikotsa.

« Cette activité nous épargne aussi de viol », déclare Rachel

Les femmes déplacées sont souvent exposées quand elles vont en brousse pour trouver les bois de chauffe. Nombreuses y sont victimes de viol, a laissé entendre Rachel Bikotsa.

A elle d’ajouter : « Dans la brousse où nous allons chercher les bois de chauffe, nous sommes victimes de viol de la part de nos bourreaux mais si nous utilisons ces braises à base des déchets, nous n’allons plus nous rendre dans la brousse où nous sommes exposées, nous les femmes. « 

 Elle demande par ailleurs aux autorités de s’engager pour la mise en application de la loi organique visant la protection des droits des PVH et pour une paix durable afin que les déplacés retournent dans leurs milieux de provenance.

Pour le programme d’assistance et protection des personnes handicapées PAPH, cette loi garantit l’accès à des services fondamentaux et à une vie digne des PVH.

Herman Cirimwami, vice-coordonnateur du PAPH lance un appel aux PVH et membres de la communauté : ”Que les  PVH continuent à travailler en synergie pour être plus forts et aux membres de la communauté d’accompagner les PVH qui sont aussi capables et font preuve de talents et compétences pour une bonne participation dans la société. ”

Nyenyezi Ignas, représentant des PVH déplacés du site de Bulengo, a quant à lui, présenté leur memo en demandant à toute la communauté de fixer un regard positif et plein de compassion à l’égard des PVH, en élevant fort et haut les voix dans l’espoir de trouver une solution adéquate à leurs souffrances quotidiennes.