Guerre en RDC : un sommet de trop à Bujumbura sans impact sur le terrain
Un autre sommet des chefs d’états membres de l’EAC pour parler de la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est de la République démocratique du Congo. Rien de rassurant qu’on peut lire dans le communiqué final assorti de cette rencontre tenue à Bujumbura au Burundi le samedi 4 février 2023.
Ce sommet jugé de trop a été organisé suite aux réalités sur le terrain au Nord Kivu et dans la province de l’Ituri où la population continue à subir des atrocités de part des forces et groupes armés qui écument l’Est de la RDC.
Dans ce communiqué final, les Chefs d’Etat de l’EAC recommandent la cessation immédiate des hostilités entre les FARDC et les groupes armés sur toutes les lignes de fronts dans l’Est de la RDC et la poursuite du déploiement des troupes d’autres pays de cette communauté. Ils appellent tous les protagonistes engagés au front à se retirer. Et les chefs d’état-major des armées des pays membres sont convoqués dans une semaine, dans l’objectif d’analyser la situation.
Ces chefs militaires fixeront le temps du retrait des groupes armés rebelles et informeront les Chefs d’Etat sur les modalités du déploiement des forces de l’EAC dans l’Est de la RDC. Tout ce processus sera accompagné par le dialogue de tous les groupes armés indique le communiqué final. Les présidents présents aux travaux de Bujumbura ont recommandé au Soudan du sud, à l’Ouganda et au Burundi de poursuivre la contribution de leurs troupes à l’Est de la RDC et demandent aux FARDC de faciliter ce déploiement sur le terrain.
Plusieurs observateurs pensent que les résolutions assorties de ces assises ne sont pas solides, car, plusieurs sommets ont été organisés comme celui de Luanda, Nairobi I, II et III qui n’ont pas apporté des résultats favorables. Ce qui étonne est que les sommets se tiennent mais sur les terrains les rebelles du M23 continuent à avancer et commettent des actes de violation des droits humains.
Le président de la Nouvelle Dynamique de la société civile, Jean Chrysostome KIJANA contacté, estime que les présidents n’ont pas abordé le vrai nœud du problème qui touche la RDC, contrairement aux attentes de la société civile.
Vaste territoire enclavé, l’Est de la RDC est une région qui partage les frontières avec plusieurs pays notamment l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda. Parmi les provinces qui la composent, trois sont le théâtre de conflits meurtriers depuis des décennies. Dans cette vaste région qui couvre les deux Kivu et l’Ituri, des affrontements entre groupes armés rivaux sont fréquents depuis près de 30 ans emportant des milliers des vies humaines et jusqu’aujourd’hui, la nature de la violence n’a cessé d’évoluer, croient savoir nos sources.
Le président de la république continue à travailler pour la pacification de l’Est du pays, indique Edouard Makala, cadre de l’UDPS, pendant que l’opposition parle d’un échec du pouvoir en place, selon Désiré NTAYIRA, cadre du regroupement politique Ensemble pour la république.
Selon Edouard MAKALA, la volonté du chef de l’état est manifestée pour atteindre des solutions pacifiques au profit de la stabilité à l’Est du pays.De son coté, Désiré Ntayira du regroupement politique Ensemble pour la République souligne que rien n’est fait étant donné que l’Est de la RDC continue à enregistrer des morts à cause de l’activisme des groupes armés surtout les rebelles du M23.
Des résolutions prises dans des sommets sous régionaux mais qui ne sont pas respectées, s’étonne Désiré Ntayira.
Les acteurs politiques et la société civile invitent les parties prenantes à tenir compte du bien être de la population, surtout les respects des accords signés pour que la paix règne en RDC en générale et dans la partie Est en particulier.
Pendant ces temps, malgré l’organisation des sommets de chefs d’Etats, la situation sécuritaire reste précaire à l’Est de la République Démocratique du Congo. Des accords sont signés entre différents pays de la sous-région de grand lac mais sur le terrain les rebelles du M23 progressent et s’en prennent aux citoyens sans défense.
Dans une interview nous accordée lundi 06 février 2023, l’expert en gouvernance sécuritaire au Sud – Kivu, Mick MUTIKI fait savoir que sur le terrain le résultat des sommets n’est pas palpable.
Pour lui, tant que la vraie question sur la gestion des minerais ne sera pas discutée de manière claire, la population sera toujours victime des troubles malgré les sommets.
Il ajoute que plusieurs pays se cachent derrière les accords alors que d’autres intérêts qui ne sont pas expliqués divisent les gouvernements.
Mick MUTIKI regrette de constater que cette guerre imposée au peuple Congolais est source d’insécurité dans plusieurs parties du pays et source de plusieurs morts à travers le pays.
Notre source rappelle que c’est depuis plus de 20 ans que la population Congolaise est tuée, les femmes violées et les enfants victimes de cette situation sans que la communauté internationale ne dise un mot.
L’expert en gouvernance sécuritaire demande au gouvernement des mesures courageuses par rapport à cette situation qui non seulement entrave la sécurité mais aussi les relations entre les voisins.
Et pendant ce temps une résistance populaire non violente, l’auto défense mais aussi la collaboration avec les services de sécurités est parmi les résolutions et stratégies prises à l’issue du sommet de l’EAC au Burundi sur la cessation de l’hospitalité entre la RDC et les M23.
Propos du président du Bureau de coordination de la société civile, Adrien Zawadi, qui estime que la démission de la RDC de l’EAC est indispensable pour le retour de la paix dans sa partie Est.
ZAWADI Recommande aux autorités de renforcer l’armée congolaise pour bien défendre l’intégrité du territoire national du pays.
Rédaction.
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