Guerre FARDC-M23 : Des corps sans vie en décomposition ramassés à Goma présentent des risques sanitaires
Depuis la prise de la ville de Goma par les éléments du mouvement du 23 mars M23 en coalition avec l’AFC, Alliance du Fleuve Congo de Corneille Naanga le 27 janvier dernier, il a été enregistré plus de 700 morts dont des civils et des militaires.
Nombreux sont ceux dont les corps gisaient sur le sol après avoir été touchés par balle et d’autres calcinés à la prison de Muzenze
Après qu’une accalmie soit observée, les agents de la croix rouge ont été à pieds d’Å“uvre pour ramasser les corps des victimes. Ces derniers ont été acheminés dans des morgues de la ville de Goma qui à leur tour, se trouvent être débordées par des cadavres au-delà d’être dépourvues d’électricité. Chose qui rend difficile la conservation de ces corps et favorise leur décomposition.
« Nous ramenions tellement des corps, qu’il n’y avait plus de place pour d’autres. Les personnels soignants dans différents hôpitaux étaient obligés de placer d’autres corps dessous-dessus et d’autres à même le pavement alors qu’ils étaient déjà en pleine décomposition, dégageant des odeurs nauséabondes », a fait savoir sous anonymat, une des agents secouristes de la croix rouge.
A elle de poursuivre : « jusque-là , nous n’avons même pas encore ramassé tous les corps, il y en a plein d’autres qui doivent être ramassés et amenés dans ces morgues déjà saturées. »
Sur la colline mont Goma par exemple, il y a encore des corps en décomposition qui rendent le milieu invivable. Cette situation se vit également dans la cité de Sake où la population qui y est retournée, regagne la ville de Goma suite aux odeurs des cadavres pourris ça et là dans cette cité.
Un des déplacés en provenance de cette zone précise qu’il est difficile de supporter ces odeurs des corps décomposés, raison de leur déplacement une fois de plus.
« Nous retournons à Goma parce que là -bas, les cadavres des gens morts sont nombreux, pourris et éparpillés. Nous demandons à la croix rouge et aux autorités de nous aider à décanter cette situation sinon, c’est la population qui va en souffrir », affirme-t-il.
Des risques sanitaires redoutables pour la population
Joint, Dr Freddy Kampara, parle des multiples risques liés à l’exposition aux cadavres déjà décomposés.
« Rester exposé à des corps en décomposition conduit à des infections bactériennes. La décomposition entraîne la prolifération des bactéries, qui peuvent causer des infections si elles pénètrent dans le corps par des coupures ou des blessures. Elle peut aussi être à la base des maladies zoonotiques transmises par des insectes qui infestent les cadavres, comme la leptospirose ou la rage. Les cadavres attirent souvent des insectes, qui peuvent également être porteurs de pathogènes. Le processus de décomposition peut libérer des substances toxiques dans l’environnement, pouvant causer des effets nocifs», dit-il.
Il poursuit et clarifie qu’en plus des risques physiques, le contact avec des corps en décomposition peut avoir des impacts psychologiques, entraînant du stress ou du traumatisme
Il ajoute par ailleurs que pour minimiser ces risques, il est recommandé d’utiliser des équipements de protection appropriés et de suivre des protocoles de sécurité lors de la manipulation ou de l’exposition à des cadavres. Un apanage de services de santé publique et ses partenaires.
Rose Mathe
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