Guerre M23 : « je suis à présent une femme épanouie grâce à AFEM », témoigne une survivante d’un viol collectif au Nord-Kivu

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       4 jours ago     1505 Views     Laisser vos impressions  

Uwezo (nom d’emprunt) est une mère de quatre enfants, survivante d’un viol collectif à l’arrivée des rebelles du M23 dans sa région.

Fuyant la guerre à Rutshuru, où elle vivait paisiblement de son commerce, Uwezo s’était retrouvée dans un camp de déplacés de guerre en territoire de Nyiragongo.  Elle est arrivée dans ce camps après avoir été violée par quatre hommes rebelles, alors qu’elle était enceinte de sept mois.

Dans son témoignage, elle avait laissé entendre que les rebelles s’étaient introduits chez elle quand son mari avait déjà pris fuite.

 « Je n’ai pas pu fuir puisque j’avais une grossesse de sept mois. Quatre rebelles, chacun à son tour, m’ont pris de force et violé. J’étais dans un état critique, j’ai même perdu mon bébé et se sont mes voisins qui m’ont dépêché à l’hôpital pendant que mes enfants étaient éparpillés » , expliqua-t-elle

Ayant été victime de la fustile après ce drame qu’elle a vécu, elle fut prise en charge par une organisation humanitaire avant de regagner un camp de déplacés dans le territoire de Nyiragongo où elle vivait dans une précarité sans précédent avec ses enfants.

Après avoir participé, le 7 mars dernier, à une table ronde organisée par l’Association des Femmes des Médias AFEM, dans laquelle elle a donné son témoignage et décrié la situation d’insécurité semée par les rebelles du M23, Uwezo a commencé à recevoir des menaces de mort.

Alertée, l’Association des Femmes des Médias a mené un plaidoyer en faveur de la survivante, auprès de ses partenaires parmi lesquels TRIAL International afin d’assurer la sécurité de la survivante Uwezo.

 Uwezo obtient une prise en charge qui change sa vie

AFEM a, en collaboration avec TRIAL International, assuré la prise en charge de la survivante Uwezo qui a été délocalisée, logée, appuyée, loin des menaces afin de renforcer sa sécurité.

Pendant cette période de prise en charge, Uwezo a pu s’organiser et trouver une activité génératrice de revenu lui permettant de garantir son avenir et celui de ses enfants.

 Â« J’ai commencé une activité dans laquelle je gagne l’argent et je peux maintenant prendre en charge mes enfants en les scolarisant. Aujourd’hui je les ai inscrits à une école et je poursuis mon activité qui marche déjà bien » , témoigne-t-elle.

Uwezo dit être à présent capable d’utiliser un téléphone androïde et s’édifier : « j’ai maintenant un téléphone androïde qui me permet de m’informer de ce qui se passe dans le monde, de m’autoformer en ligne et être en contact avec des leaders qui défendent les droits humains pour apprendre d’eux et ce qui me revient de droits. »

A elle de poursuivre : « Je suis à présent une femme épanouie grâce à AFEM. Je remercie cette association des femmes des médias à travers qui, j’ai vu ma sécurité renforcée et je vis tranquillement maintenant. »

Uwezo dit approcher les hommes et femmes défenseurs des droits humains pour également contribuer à la lutte et ainsi aider ses pairs qui voient leurs droits être bafoués.

Toutefois, elle avoue éprouver des répercutions de son vécu dramatique sur sa santé mentale : « tout ce que j’ai vécu, ce viol, ce calvaire ont tellement affecté mon psychique que j’en subis les conséquences jusqu’à ces jours. Il m’arrive d’avoir des insomnies répétitives, des oublies fréquents et c’est ce qui m’inquiète. »

Des efforts dans la promotion et la défense des droits des femmes, une des missions que poursuit l’Association des Femmes des Médias AFEM. En dépit de son épanouissement actuel, la situation de la survivante Uwezo dénote d’un besoin dans la prise en charge psycho-sociale qui laisse encore à désirer au regard des retombées dont elle est toujours victime.

 Rose Mathe

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