KINSHASA : Au Congrès international, Julienne BASEKE explique la contribution d’AFEM pour le respect de l’équité du genre et la construction de la paix  

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       4 mois ago     176 Views     Laisser vos impressions  

Prenant part au Congrès International sur la médiation des conflits et la construction de la paix tenu à Kinshasa du 16 au 17 Juillet, La Coordinatrice de l’Association des Femmes des Médias à partagé l’expérience de AFEM  dans la promotion de l’équité du genre  dans les médias et l’accompagnement des femmes médiatrices.

 Madame Julienne BASEKE a fait savoir que la première stratégie peaufinée par AFEM est la création de Mama-Radio. Cette radio thématique est un espace alternatif de participation citoyenne au service de toutes les couches et catégories sociales particulièrement les plus marginalisées pour s’assurer que leurs sensibilités et besoins spécifiques sont pris en compte et relayés par les médias.

« A la création de AFEM, celle-ci devait payer des espaces dans  des  médias pour diffuser les voix des femmes ; mais nous étions butés  Ã  un problème avec le contexte de la guerre. A cette époque, le pays était divisé;  il y a avait beaucoup d’informations qui gênaient parce qu’on devrait présenter les faits en communiquant sur les vraies violations que subissent les femmes. Certains bourreaux prenaient des femmes journalistes pour des cibles  et cela a fait à ce que des contenus produits par les femmes journalistes soient censurés, car ils gênaient  les intérêts des uns et des autres.

C’est pourquoi les femmes ont exprimé le besoin d’avoir leur propre média ; le média sur lequel elles vont exercer un contrôle,  le média ou leurs contenus ne seront pas rigoureusement censurés et c’est dans le cadre  que Mama-Radio a vu le jour pour servir d’espace alternatif, un espace d’expression avec comme principe l’inclusion et la diversité ou les voix des femmes et des filles, ainsi que d’hommes sont relayées dans les productions radiophoniques.

Pour ce qui est du rôle et de la présence des femmes dans les médias, notre source fait savoir que AFEM a mis en place une charte portant intégration du genre dans les médias dans le but de corriger les inégalités  constatées dans les médias à l’issue des enquêtes menées au Sud-Kivu en 2013 et 2018 , des enquêtes qui ont révélé un faible taux de participation des femmes aux postes décisionnels dans les médias, la non prise en compte des besoins sexo-spécifiques des femmes dans les politiques des organes de presse, la mauvaise répartition des tâches ou programmes phares entre les hommes et les femmes. Bref, les femmes étaient représentées à seulement 14 % aux postes de responsabilité.   

« La charte portant intégration du genre dans les médias a produit des fruits ; quelques changements positifs sont observés dans certains médias signataires. Des femmes journalistes hissées au poste de responsabilité comme directrice, chargée des programmes, rédactrices en chef ou secrétaires de rédaction,  des sujets  d’intérêts des femmes sont traités et relayés par les médias ,des programmes jadis réservés aux hommes( émission politique, sportive, â€¦) sont confiés progressivement à certaines femmes.

A la question sur les stratégies pour accompagner les femmes médiatrices, elle a évoqué le renforcement des capacités sur les thématiques de résolution des conflits, le coaching et mentorat ainsi que l’amélioration de leur visibilité à travers la production des contenus (portrait pour les faire connaître au public ;

AFEM  a créé des groupes d’alertes précoces composés  des activistes, formés sur l’analyse et la médiation des conflits, ces médiations sont dirigées par des femmes qui organisent également des activités de sensibilisation et de prévention des conflits

Pour ce qui est du rôle des  médias dans la promotion de la paix, Mme Julienne BASEKE  a fait savoir que l’information est une ressource vitale qui permet à une personne de prendre de bonnes décisions et des choix éclairés sur sa vie, d’où une bonne information peut sauver des vies pendant qu’une mauvaise peut être à la base des conflits ou envenimer la situation dans la communauté . D’où les journalistes appelés à plus de professionnalisme.

Nelly ADIDJA

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