KINSHASA : Les participants.es au Congrès international unanimes sur le rôle important de la femme dans la construction de la paix

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       4 mois ago     418 Views     Laisser vos impressions  

« Médiation des conflits et construction de la paix : renforcer le rôle des femmes » Ce thème est au cœur  du  congrès international organisé à Kinshasa du 16 au 17 Juillet 2024.

Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet  Femmes unies contre la violence sexuelle dans les conflits armés » porté par la Fondation Mujeres por África (basée en Espagne) en partenariat avec la Fondation Pélagie Muhigirwa « FPM » (basée en RD Congo) avec le soutien  financier de l’Agence Basque de coopération.

Ce congrès du 16 Au 17 juillet, vise principalement à rendre  visible au niveau international et intrarégional le rôle des femmes médiatrices en tant qu’acteurs de premier plan des stratégies de lutte contre la violence et de promotion de la paix dans plusieurs pays africains (Mali, RCA, RDC) ainsi que sensibiliser, éduquer et promouvoir des solutions concrètes visant à éliminer les violences faites aux femmes en conflit armé.  

C’est aussi une occasion pour les participants de 3 pays de s’imprégner des actions menées par les ambassadrices de la paix dans leurs pays respectifs et célébrer leurs succès ou changements observés dans leurs communautés de par leur implication, de comprendre les défis auxquels et font face ainsi que les perspectives d’avenir pour la pérennisation des actions déjà menées en vue de renforcer la cohésion.

De son côté, la Vice-Présidente de la Cedeco, Madame Tchintchibidja Damtien a insisté sur le rôle crucial que la femme joue dans la médiation : Dans un contexte des conflits, les femmes sont les premières victimes. Elles  subissent un niveau de violence extrêmement élevé. Par ailleurs, que ce soit en RDC et  dans toutes les sociétés,  les femmes jouent un rôle crucial dans la négociation et la médiation afin d’atténuer les conflits et renforcer la sécurité dans leurs communautés ; étant donné qu’elles constituent des catalyseurs de dialogues et de paix dans leurs  pays d’où  l’importance d’investir dans les femmes afin qu’elles apportent leurs contributions substantielles dans la médiation ;

C’est la Ministre Nationale du Genre, Madame Léonie KANDOLO qui a procédé au lancement officiel de l’activité.  Pour elle, la résilience des femmes et leur engagement font d’elles des agents de changement en les impliquant activement dans le processus de paix. « La paix est plus juste, plus inclusive et plus durable lorsque les femmes participent au processus de paix » la sécurité de tous et de toutes est accrue lorsque les femmes sont impliquées, les états sont plus stables lorsqu’elles les femmes participent à la gouvernance post-conflits ; là ou l’égalité des sexes est respectée, la société est plus pacifique.

Mme, Ministre Léonie KANDOLO

Bien avant elle, ses collègues notamment celle en charge des Droits Humains, Affaires étrangères et la Directrice adjointe de Cabinet du Chef de l’Etat ont également salué la pertinence de ce projet qui vient de clôturer mais dont les résultats sont positifs .Dans la foulé, elles ont insisté sur  présence et la participation des femmes sur la table des discussions

La deuxième partie de la journée était consacrée aux différents panels ou les femmes ont partagé leurs expériences sur les médiations, les succès dont elles sont fières et les défis qu’elles rencontrent.

A titre illustratif, le Mali s’est doté d’une loi incriminant les violences liées aux conflits Grace à l’implication des femmes. La création d’une plateforme pour alerter et dénoncer les cas d’abus dont sont victimes les membres de la communauté et la création d’un réseau des femmes médiatrices. Par ailleurs, les maliennes ont rencontré certains défis, notamment les pesanteurs culturelles avec la normalisation de certaines pratiques pourtant réprimées par les instruments juridiques    .

Mme Caddy ADZUBA

Dans la Partie Est de la RDC en proie à des conflits armés occasionnant des pertes en vies humaines, le déplacement massif de la population, des femmes médiatrices formées initient des actions pour amener les décideurs à s’activer pour le retour de la paix. Il s’agit par exemple des plaidoyers menés à tous les niveaux pour le retour de la paix à travers des forums stratégiques pour l’élaboration des agendas des femmes et plaidoyers directs auprès des autorités nationales et représentations diplomatiques. Pour ce qui est de participation de la femme dans la gouvernance .Au Sud-Kivu, 25 femmes de Mbinga Sud à Kalehe ont été nommées cadres de base grâce au plaidoyer mené par l’Association des femmes des Médias, une première dans l’histoire de cette entité ou tous les postes étaient jadis occupés uniquement par les hommes.

Comme défis rencontrés par les femmes de l’Est de la RDC, figurent l’inaccessibilité de certaines zones sous occupation des rebelles du M23, faible implication des autorités.

Il sied de noter que plus de 80 personnalités notamment les membres du Gouvernement Congolais, des représentants des missions diplomatiques, des expertes en médiation, des femmes leaders africaines prennent part à ces assises.

Le congrès se poursuit ce 17 juillet et se clôturera par une feuille de route par pays ainsi que les stratégies nationales pour l’évolution du réseau des femmes médiatrices.

Nelly ADIDJA

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