« La paix a comme soubassement le respect des droits et des lois » : Professeure Nathalie NAKABANDA

Posté par  Rachel Rugarabura   à       1 mois ago     437 Views     Laisser vos impressions  

Au cours du panel « une alternative aux violences portées envers les femmes », la Professeure Nathalie NAKABANDA a déploré la persistance des violences faites aux femmes malgré l’existence des instruments qui protègent et promeuvent leurs droits dans l’arsenal juridique congolais. Propos tenus lors du congrès sur la médiation des conflits et de la construction de la paix qui a eu lieu à Kinshasa, 17 Juillet 2024.  

Elle déplore le fait que la société trouve normal les violences faites aux femmes et aux filles. Selon elle, ces violences sont dues à la persistance de certaines normes socio-culturelles qui placent  plutôt l’homme au centre et qui ne considèrent pas la femme au point qu’on trouve une justification dans la société pour tolérer ou accepter la violence dans le cadre notamment des femmes battues, des femmes maltraitées  du point de vue économique par leurs époux.

« Il y a également la violence faites à la femme dans notre société toujours, la jeune fille n’a pas un accès facile à l’éducation ou parfois elle est obligée d’arrêter d’aller à l’école, car les parents doivent faire un choix et malheureusement le choix est porté vers la fille qui doit soit épaulée la maman dans les travaux ménagers, apprêter la table, assurer la garde des autres enfants et cela fait à ce qu’elle soit préjudiciée », a-t-elle expliqué.

Professeure Nathalie évoque également des cas de meurtres des femmes à la  suite des violences conjugales : « Il y a d’autres cas des violences faites à la femme ou à la suite des coups et blessures ; il y a des femmes qui meurent. Il y a celles qui font des fausses couches ou qui meurent à l’accouchement puisque les soins de santé ne sont pas de qualité .On ne peut pas admettre aujourd’hui que la femme puisse mourir en donnant la vie ».

Elle a fait savoir que la guerre a plusieurs conséquences sur les enfants. Ces derniers sont dans la rue,  sont abandonnés à leur triste sort. Un problème évident au Nord-Kivu et au Sud-Kivu et pourtant l’Etat a l’obligation de jouer un rôle dans leur éducation.

Equipe d’un panel

« Ces enfants retrouvés dans la rue, certains inhalent la colle, une autre forme de drogue. Ils ne sont pas pris en charge  par l’Etat congolais qui devrait les mettre sous tutelle. Pour la plupart de ces enfants, on ne connait ni le père ni la mère.  L’Etat congolais a prôné la gratuité de l’enseignement, en principe tous les enfants devraient être à l’école, mais quels sont les mécanismes d’accompagnement ? », S’interroge notre source.

Elle ajoute : « …il y a en a pas au point que ça reste un slogan et pourtant les articles 40 et 41 de la constitution stipulent clairement que l’Etat a l’obligation  d’appuyer les parents dans l’éducation, mais rien n’est fait et si rien n’est fait ne vous étonnez pas qu’il y ait persistance des groupes armés et recrutement des enfants dans les groupes armés. Il y a également aussi des hypothèses des grossesses précoces et mariages  précoces et pourtant il y a des lois.  Il y a des bonnes lois en RDC que si ces dernières étaient appliquées, le Congo serait un paradis, il y aurait la paix mais parce qu’on n’applique pas la loi, parce que l’Etat non plus ne joue pas son rôle comme il se doit, alors nous continuons à subir toutes ces violences-là à l’égard des femmes.»

Nathalie NAKABANDA alerte l’opinion nationale et internationale sur la problématique des tueries des femmes accusées de sorcellerie et autres formes des violences basées sur le genre dont sont victimes les femmes et les filles.Elle fait savoir que du côté de la dot, il y aussi une violence qui est faite à la femme.

 « Dernièrement, nous étions à Uvira et l’Administrateur du territoire nous avait parlé de toutes ces femmes qui sont brulées vives parce qu’elles sont accusées de sorcellerie. La question est de savoir si l’on a plus le droit de vieillir au Congo; parce-que si on vieillit la tendance est de  dire voilà son visage est renfrogné, c’est elle  la sorcière….et la conséquence est là, la femme sera brulée vive. En ce qui concerne la dot, il y a une loi sur son évaluation. La loi dit que la dot doit être symbolique  malheureusement personne ne respecte la loi  et la femme utilisée comme une chose dans le commerce en matière de mariage.», a-t-elle expliqué.

Elle appelle l’Etat congolais à jouer pleinement son rôle en appliquant scrupuleusement les lois qui promeuvent les droits humains et les droits des femmes, car la paix a comme soubassement le respect des droits et des lois.

Rappelons que ces assises ont été organisées par la Fondation Pélagie Muhigirhwa, FPM, en partenariat avec la Fondation Muyers Por Africa (basée en Espagne) avec le soutien financier de l’Agence Basque de coopération.

Nelly ADIDJA

Cliquez ici Pour Partager.

A propos  

No Comments

No comments yet. You should be kind and add one!

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.