Les opérateurs économiques suspendent le trafic entre Bukavu et Goma

Les vendeurs des produits de première nécessité qui font le lien entre les villes de Bukavu et Goma via le lac Kivu sont en grève depuis le mardi 14 février 2017. Ils protestent contre la hausse de la taxe sur l’embarquement des produits agricoles ; taxe appelée CFUMA perçue par un particulier à Goma. Le nom de cette taxe découle de son organisation « Centre de formation Fundi Maendeleo ».

C’est en 2013 que cette taxe a été reprise dans la nomenclature des taxes qui sont perçues aux ports dans la province du Nord Kivu et cela en dépit de la pression de la société civile déplorant la multiplicité des taxes aux ports.

« Chaque commerçant à l’époque payait 100 francs congolais. Quelques mois après, la taxe est passée de 100 fc à 200 fc, puis de 1600 fc à 2250 fc », renseigne un commerçant qui exploite l’axe Bukavu-Goma rencontré au port de Bukavu.

Depuis l’année passée, les vendeurs ont amorcé des démarches pour tenter de trouver une solution à ce problème, mais leurs efforts n’ont pas abouti.

Les vendeurs déplorent le fait que certains partenaires aux ports fixent, chacun selon sa volonté, le prix des biens et services qu’ils offrent. C’est le cas des armateurs,  et des portefaix communément appelés dockers.

Notez qu’au cours d’une réunion tenue le mardi 14 février 2017, ces vendeurs des vivres et non vivres ont décidé d’entamer un mouvement de grève de deux semaines. Ces derniers se sont également convenus d’entreprendre leurs voyages par voie terrestre.

La société civile hausse le ton

Le bureau de coordination de la société civile du Sud Kivu regrette l’indifférence qui caractérise le gouvernement provincial face aux problèmes que vivent les vendeurs et vendeuses dans l’exercice de leur activité.

D’après un membre de cette structure citoyenne, Véndicien Ruboneka, la multiplicité des taxes demeure un véritable problème qui asphyxie les opérateurs économiques, mais malheureusement la solution de la part des autorités compétentes tarde à venir.

« Nous allons accompagner ces vendeurs à travers des plaidoyers au près du Gouvernement provincial du Sud Kivu, afin de trouver une solution à ce problème et leur permettre de mener à bon port leurs activités », martèle Vendicien Ruboneka.

Le panier de la ménagère en danger

Les vendeurs de haricot et autres produits de première nécessité dans un marché de Kitchanga

A Bukavu, la hausse du prix des produits de première nécessité est imminente. La plupart des aliments consommés dans cette ville sont produits au Nord-Kivu et sont acheminées dans la même ville de Bukavu par bateaux via le port de Goma. Des parents interrogés à ce sujet craignent que ce mouvement de grève affecte négativement le vécu quotidien de la population.

« La plupart des produits de première nécessité, tels que le haricot, la pomme de terre, ainsi que la farine que nous consommons proviennent du Nord Kivu, ainsi que du Rwanda voisin. Nous sommes en difficulté nous les consommateurs, nous demandons au gouvernement de trouver solution à ce problème », confient ces habitants à Mama Radio.

Le gouvernement peine à rétablir la situation

Une délégation mixte constituée des représentants des vendeurs, des armateurs, mais aussi des membres du gouvernement provincial du Sud-Kivu, ainsi que national s’était rendue à Goma au mois d’octobre de l’année 2016 pour le même problème de la hausse de la taxe dite « CFUMA », mais aucune solution satisfaisante n’a été trouvée en faveur des commerçants.

Contacter à ce sujet, la ministre provincial de finances et de l’économie Adelaïde MUHIGIRWA Bi FEZA précise que son cabinet n’est pas saisi de cette situation. Pour elle, quand une grève est décrétée, l’autorité de tutelle doit être informée au préalable; ce qui n’a pas été fait, ajoute laministre. Adelaïde Bi FEZA promet de contacter sa hiérarchie sitôt qu’elle sera suffisamment informée de la taxe à problème, afin de voir comment rétablir l’ordre dans la perception de ladite taxe.

(zoom de la rédaction)