Monde / RDC : Le Mouvement National des survivants (es) de violences sexuelles exige justice et réparation aux victimes
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, célébrée chaque le 19 Juin de l’année les membres de ce Mouvement dénonce lé féminicide, les viols, la peur dans les provinces du Kasai central, Ituri, Nord et Sud Kivu. Il vient d’adresser une correspondance au Président de la République pour demander que la justice soit faite et réparation aux victimes ; le rétablissement de la paix,… A Bukavu ce Mouvement va faire un point de presse pour présenter son Memo qui sera déposé dans ces quatre provinces et dans la ville province de Kinshasa.
Historique de la Journée
En 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 19 juin de chaque année Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, afin de sensibiliser à la nécessité de mettre fin à les violences sexuelles liées aux conflits, honorer les victimes et les personnes survivantes.
Cette date a été choisie pour commémorer l’adoption décisive, le 19 juin 2008, de la résolution S/RES/1820(2008), dans laquelle le Conseil de sécurité a condamné l’utilisation de la violence sexuelle comme une arme de guerre pouvant faire obstacle à la consolidation de la paix.
Message de l’ONU
« En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, nous témoignons notre solidarité aux rescapés. Nous nous engageons à les écouter et à agir en tenant compte de leurs expériences et de leurs décisions », le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres
Les conséquences de la COVID-19 pour les victimes de violences sexuelles liées aux conflits
La pandémie de COVID-19 a des conséquences désastreuses pour les victimes et les personnes rescapées de violences sexuelles liées aux conflits. Le nouveau coronavirus a notamment eu des répercussions sur les activités menées par le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et sur le travail du Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés.
Ces violences font partie de crimes les moins souvent signalés et leur dénonciation a été rendue encore plus difficile avec la pandémie de COVID-19. La maladie a limité la possibilité pour les victimes et les personnes rescapées de dénoncer ces actes et elle a aussi aggravé les obstacles structurels, institutionnels et socioculturels aux signalements.
Lutter contre l’impunité liée aux violences sexuelles est un élément central de dissuasion et de prévention de tels crimes. C’est aussi un élément clé du processus de réparation et de dédommagement pour les victimes. La COVID-19 a eu des effets significatifs et préjudiciables dans tous les secteurs de l’état de droit, notamment afin que les auteurs de violences sexuelles aient à répondre de leurs actes. La pandémie a également eu des répercussions sur les capacités d’enregistrement des plaintes, sur le traitement des signalements, ainsi que sur les rapports d’incidence de la part des autorités policières et judiciaires.
Les services dont les personnes rescapées ont besoin risquent de ne plus être prioritaires dans de nombreux endroits, notamment les refuges, les services de santé, les services de police et de justice. Cette pandémie a de graves répercussions sur un éventail de prestations : services médicaux, psychosociaux et juridiques nécessaires pour soutenir et accompagner les victimes de violences sexuelles. Des lieux d’accueil ont, par exemple, été fermés ; des cliniques mobiles ou des services de conseil ont été annulés, et les ressources ont été détournées vers d’autres besoins.
La peur du virus freine aussi l’accès aux services et à une aide. Le personnel médical et les intervenants d’urgence sont souvent le premier point de contact des victimes de violences sexuelles. Les femmes, notamment les rescapées de violences sexuelles, peuvent être moins disposées à demander de l’aide, en particulier auprès des services de santé, parce qu’elles ont peur de contracter la COVID-19 ou de transmettre le virus à leur famille.
Les mesure de restriction de mouvement et de confinement ont contribué à l’augmentation de la violence domestique et sexiste. Les femmes et les filles qui subissent des violences sont plus exposées à un contrôle et à des restrictions accrues de la part de leurs agresseurs et elles ont peu de recours, voire aucune option, pour demander de l’aide. Accéder à de l’aide peut également être plus difficile en situation de confinement avec l’agresseur.
Enfin, les mesures de confinement et les restrictions à la libre circulation des personnes ont eu des conséquences sur le travail de surveillance, de signalement et de sensibilisation aux violences sexuelles liée aux conflits. Elles ont également entravé les activités des conseillers pour la protection des femmes, des conseillers à la protection de l’enfance et des entités des Nations Unies chargées de recueillir et de vérifier les informations, et de veiller au respect des obligations internationales, notamment les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Contexte et approches de célébration
Définition
L’expression « violences sexuelles liées aux conflits » recouvre des actes tels que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé, ainsi que toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable, perpétrés contre des femmes, des hommes, des filles ou des garçons, et ayant un lien direct ou indirect avec un conflit. Cette expression inclut également la traite des personnes à des fins de violences sexuelles ou d’exploitation sexuelle lorsque ces faits surviennent en temps de conflit.
Une préoccupation constante est que la crainte et les pressions culturelles dissuadent la grande majorité des victimes de violences sexuelles liées aux conflits de porter plainte. Les professionnels sur le terrain estiment que, pour chaque cas de viol déclaré lié à un conflit, il y en a 10 à 20 qui ne le sont pas.
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