Monde/RDC : Une assistance médicale adéquate pour combattre la fistule obstétricale

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       2 années ago     233 Views     Laisser vos impressions  

La fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux.

Elle provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques. Les femmes qui en souffrent sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une aggravation de la pauvreté.

Ce problème peut être évité grâce à une assistance médicale adéquate et sa survenue constitue une violation des droits humains et un rappel des inégalités flagrantes.

Message des Nations unies à la célébration de la  Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, le 23 mai 2022

Mettre fin à la fistule obstétricale d’ici à 2030, thème

En 2020, le compte à rebours a commencé pour atteindre l’objectif d’éliminer la fistule obstétricale d’ici 2030, comme le reflète le rapport du Secrétaire général. Ce rapport fournit des données ainsi qu’un plan et des stratégies nécessaires pour atteindre cet objectif ambitieux mais réel.

La fistule obstétricale peut être évitée en grande partie en retardant l’âge de la première grossesse, en mettant fin aux pratiques traditionnelles néfastes et en offrant des soins obstétricaux en temps utile.

Malheureusement, la pandémie actuelle affecte toutes ces mesures préventives dans les pays en développement où la fistule obstétricale existe toujours. Davantage de femmes et de filles seront exposées au risque de fistule obstétricale en raison de la surcharge des systèmes de santé. En outre, les réparations de fistules ont été largement suspendues car jugées non urgentes et les hôpitaux ont détourné des ressources pour soigner les patients atteints de COVID-19. 

La pandémie risque aussi de causer de graves retards dans les programmes visant à éliminer les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants, ce qui entraînerait près de 2 millions de cas de mutilations génitales de plus sur les dix prochaines années que ce qui avait été estimé jusqu’ici. Ces retards dans les programmes, qui s’ajouteraient aux difficultés économiques mondiales, pourraient aussi avoir pour conséquence 13 millions de mariages d’enfants de plus sur les dix ans à venir.

Cela rend plus que probable une augmentation des cas de fistules. Dans la période de relèvement après la pandémie de COVID-19, de nouvelles stratégies seront nécessaires pour faire face à l’amoncellement de cas.

Compte tenu de ce possible scénario, il est plus important que jamais d’appeler la communauté internationale à profiter de la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale pour sensibiliser de manière significative au problème et intensifier les actions visant à éliminer la fistule obstétricale, ainsi que pour insister sur le suivi et le soutien postopératoires des patientes souffrant de fistule obstétricale.

Dans le même temps, en réponse à l’impact du COVID 19 sur les services de santé maternelle, l’UNFPA, l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, en collaboration avec d’autres agences comme l’UNICEF ou ONU Femmes, restera engagée dans ses programmes de protection du personnel de santé maternelle, de fourniture de soins de maternité sûrs et efficaces aux femmes et à leurs bébés et de maintien et de protection des systèmes de santé maternelle.

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