MUSHINGA : Plaidoyer pour le retour de 23 femmes accusées chassées car accusées de sorcellerie
Des acteurs multisectoriels (autorités locales, services de sécurité, leaders communautaires et acteurs judiciaires) sont unanimes pour le retour dans la communauté de 23 femmes accusées de sorcellerie et chassées de Mushinga et Lubona.
Ils ont pris cette résolution lors de la séance de plaidoyer sur les violences basées sur le genre avec un focus sur la justice populaire liée aux accusations sorcières le 19 octobre 2024 à Mushinga dans le territoire de Walungu.
Chassées il y a deux ans, ces femmes ont quitté leurs villages après avoir subi un traitement inhumain et dégradant, torturées, humiliées puis chassées.
Des lors, elles vivent en clandestinité, loin de leurs familles sans espoir de retour craignant les représailles des jeunes en colère qui leur ont promis la mort.
Dans cette partie de la province du Sud-Kivu, ou la sorcellerie est féminisée, Il est démontré que cette situation est alimentée par la prolifération des chambres des prières faisant l’apologie de la sorcellerie et fausses prophéties à la base des conflits dans la communauté.
Dans la note de plaidoyer, élaborée par le noyau Club d’Ecoute de Mushinga sous l’accompagnement d’AFEM, il est recommandé aux autorités de prendre des mesures urgentes pour faciliter le retour des victimes des accusations sorcières et les sécuriser.
Les autorités sont également appelées à renforcer l’effectif des éléments de l’ordre et les doter des moyens conséquents leur permettant de bien exercer leur travail. De vulgariser, rendre effectif et appliquer l’Edit interdisant le recours à la justice populaire, de sanctionner les auteurs des accusations sorcières et procéder à la fermeture des chambres des prières qui font l’apologie de la sorcellerie.
A la communauté de Mushinga, d’éviter de se rendre justice et dénoncer toute tentative de justice populaire auprès des cadres de bases.
Des engagements
Le chef de groupement a.i de Mushinga : BUGENDWA KUBALI Jean
« Je m’engage à sensibiliser la population pour quelle accepte facilement le retour de ces femmes accusées de sorcellerie afin qu’elles regagnent leurs domiciles. Je ferai également le plaidoyer auprès de ma hiérarchie pour la fermeture des chambres pirates ainsi que les boutiques de vente des boissons fortement alcoolisées que consomment ces jeunes impliquées dans la justice populaire.
La Cheffe de village de Mukungwe : « Moi NSIMIRE NTAKOBAJIRA, Cheffe de Village Mukungwe, je m’engage à prendre des mesures pour sécuriser les femmes surtout celles âgées qui sont souvent accusées de sorcières » ici à Mukungwe c’est la tendance c’est pourquoi avec cet Edit provincial interdisant le recours à la justice populaire dont nous venons de faire connaissance, nous ferons tout pour l’appliquer afin que les présumés auteurs des accusations sorcières soient déférés devant les juridictions compétentes «
Il sied de noter que cette activité s’est tenue à Mushinga en présence des autorités locales cadres administratifs, services de sécurité, organisations de la société civile, organisations féminines autres membres de la communauté
Elle a été organisée par AFEM grâce à l’appui de Norvegian Church Aid à travers le projet de prévention et de lutte contre les VSBG à travers les activités de mobilisation communautaire de Noyau club d’Ecoute et la campagne Tamar dans la Province du Sud-Kivu.
Nelly ADIDJA
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