Portrait : Bin Kabodjo Joyeux, la révélation humoristique à suivre de près
Sur scène, les humoristes nous font tordre de rire. Mais certains restent plus particuliers dans leurs initiatives. Joyeux Bin Kabodjo en est l’exemple.
Chevelure noire et rayonnante, moustache à peine remarquable et avec toujours un sourire aux lèvres ; De par ses expériences, Joyeux Bin Kabodjo a su faire ses preuves et montrer qu’il avait sa place dans le monde de la comédie.
Il a réussi, petit à petit, à se faire une place dans le monde du show-biz. Très vite, l’enfant de la cité a su qu’il voulait passer sa vie sur le devant de la scène.
Aussi loin qu’il s’en souvienne, Bin Kabodjo a toujours aimé faire rire. Ses débuts ont été tout aussi riches que l’on peut le croire. Poète, conteur, comédien, imitateur, il est passé par tous ces qualificatifs sans savoir où le mènerait son talent.
Il commence alors à imiter le célèbre Pi Tshibanda, comédien et humoriste congolais résidant à Bruxelles. Il passera d’abord par là avant de se décider à vraiment se lancer dans l’humour proprement dit. Doué, oui, mais le déclic ne viendra pas tout de suite. 2014, il se lance dans l’apprentissage de base pour un bon spectacle. Dans la même année, l’artiste produit son tout premier spectacle, « la scène du paradis mordu » qui connaît un échec cuisant. Mais l’artiste pense avoir toutes les cartes en main pour un prochain bon spectacle et devenir un excellent humoriste. Et décidément, il n’aura pas perdu de temps ! Joyeux, fait bien face à ses échecs et se dit en être fier.
« En tout cas, ce premier spectacle aura été un échec, il n’y avait que 5 personnes dans la salle et elles étaient toutes du protocole. [Rire]. Mais cela ne m’a pas découragé, je suis fier de cet échec, d’autant plus que ce n’était pas un problème de texte, mais le public ne comprenait pas encore c’est quoi l’humour […]. » Se moque-t-il.
Si certains humoristes misent surtout sur l’improvisation, Joyeux, lui, travaille ses textes pendant des semaines, voire des mois à l’avance. On a pourtant l’impression que tout lui vient spontanément. Mais le rire du public n’est pas acquis d’avance.
« Faire rire les amis c’est une chose. Mais faire rire un public en est une autre. Il faut peser ses mots et ses gestes et penser à ne froisser personne car il y a des pères, des filles, des mères, des sœurs… tout doit se préparer en fonction des thèmes qui sont encore vivants et attrayant selon chaque catégorie de personne présentes… A une blague, les uns peuvent rire et pas d’autres. On ne rit pas tous aux mêmes blagues ! » Confit-il tout serein.
Depuis un temps, la renommée de l’artiste devient croissante, il participe à des spectacles d’humour dans la région des Grands-Lacs et se fait invité dans des plus grands gala de rire dans quelques pays d’Afrique.
« La vérité et la connaissance se trouvent derrière les Pyrénées* » dit-on, comme pour dire il faut voyager pour apprendre. Cela aura été d’une grande utilité pour Joyeux. Mais en tout, selon ses proches, l’artiste n’a pas changé, il est resté humble et généreux.
Il n’oublie pas d’où il vient ! Toujours le cœur sur la main, il a créé Bukavu Comedy Club en 2017, une résidence d’humour dont il est le principal animateur à l’Institut Français de Bukavu, pour donner sa chance à une nouvelle génération de comiques. Et ça marche : en novembre 2018, ensemble avec Bukavu Comedy Club, il lance le tout premier festival d’humour à Bukavu, intitulé « Zéro Polémik ». Un festival prônant la cohésion sociale à travers le rire et qui a connu un succès phénoménal.
Pour la première fois, du 18 novembre au 24 novembre 2018, Bukavu réuni les humoristes de la RDC, du Rwanda, du Cameroun et de la France autour de cet autre aspect de la culture qu’est le rire, cela, sous le signe de la cohésion sociale.
Une vie sociale active et riche ! Au delà de sa carrière, Joyeux Bin Kabodjo, a un gout prononcé pour les affaires. Certaines indiscrétions laissent entendre que Joyeux Kabodjo est pro investisseur dans une des cités de la province du Sud-Kivu dans un domaine qui ne nous est connu jusque là .
« A mes heures perdues, je suis étudiant, finaliste en droit public administratif » se confie-t-il.
En plus de bien gagner sa vie, Joyeux Bin Kabodjo est chanceux en amour: il s’est tout fraîchement lié à une charmante perle, dont pour des raisons de sauvegarde de vie privée, il a tu le nom tout en rassurant qu’il est heureux dans son couple. Pourtant, rien n’annonçait une telle idylle.
Joyeux Bin Kabodjo demeure donc un riche talent à suivre de près pour la suite, car, bourré de talents et ambitieux, il fera bouger les choses dans peu.
*[Les Pyrénées sont une chaîne de montagnes séparant la péninsule Ibérique du reste de l’Europe. Elles s’étendent sur plus de 430 km entre l’Espagne et la France et atteignent plus de 3 400 mètres d’altitude.]
Joseph-Ryan NKOY
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