Présidentielle : Le 3 piliers de Mukwege pour réparer la RDC en cas de victoire

Dénis Mukwege, candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 a officiellement lancé sa campagne depuis la ville de Bukavu au Sud Kivu, samedi 25 novembre 2023 au cours d’un meeting populaire à la Place de l’Indépendance. Dans son discours prononcé en kiswahili, le Prix Nobel de la paix 2018 explique que le pilier de son travail en cas de victoire consistera à mettre fin à la guerre, à la famine, ainsi qu’aux antivaleurs et à la mauvaise gouvernance.

Accompagné de son épouse et plusieurs membres de son Bureau politique, Dénis Mukwege a expliqué à la foule les motivations de sa candidature à la magistrature suprême.

« Je pensais que le monde n’allait pas se taire quand on tue des malades sur leurs lits d’hôpital, il ne peut pas y avoir une justification… Ici chez nous, c’est comme si les gens ont raison de tuer les autres sans problème. Les cas sont légion… J’ai mené une lutte acharnée pour dénoncé tous ces cas… Jusqu’en ce qu’en 2010 l’ONU a publié le rapport Mapping qui retrace les tueries à grande échelle qui se sont commises chez nous qualifiées de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de génocide. Je pensais que la guerre au Congo allait se terminer. Nous sommes mêmes descendus dans la rue avec les avocats pour réclamer le respect du droit international humanitaire… Nous avons construit des hôpitaux et apporté de l’assistance holistique aux survivantes des atrocités, mais tous ceux-ci se passaient sans justice. Nous avons sillonné plusieurs pays du monde pour porter haut la voix du peuple congolais et je me suis engagé à défendre vigoureusement les droits des congolais, mais partout où je passais on me montrait que ma lutte devait être menée par un président de la République mais avec un individu de la société civile que je suis la lutte va se limiter en un simple plaidoyer sans résultats favorable… Â», a déclaré Dénis Mukwege.

Le candidat numéro 15 à la présidentielle promet, une fois élu, de combattre l’insécurité à travers la réforme de l’armée, de la police et de tous les autres services de sécurité ; la faim et le chômage.

« On ne peut rien faire alors qu’on dort la peur au ventre, si vous me donnez la gestion du pays je vais tout faire pour bien structurer et moderniser l’armée pour la sécurisation de nos frontières, et éviter que notre peuple paye un lourd tribut de ce qui s’est passé à l’étranger. Nous voulons avoir une armée organisée, des policiers bien formés pour la sécurité intérieure des citoyens et de leurs biens, mais aussi un service de renseignement qui se limitera à constater l’infiltration de l’ennemi… Â», renchérit le Prix Nobel de la paix, alors que la RDC connait un pic de crise avec le retour sur scène de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda.

Le gynécologue congolais promet de lutter contre la corruption et la famine, s’oppose à la présence des forces étrangères et s’engage à s’occuper du développement du pays à travers la promotion de la sécurité alimentaire, de l’éducation et de l’économie nationale en cas de victoire.

« Aujourd’hui, notre pays a une centaine de groupes armés et des armées étrangères comme celles du Rwanda, Burundi, Kenya, EAC, et quand on leur demande ce qu’elles sont venues faire chez nous, elles disent qu’elles ne sont pas venues se battre… Tous ces gens doivent rentrer chez eux, les congolais doivent se prendre en charge pour leur propre sécurité Â», a-t-il laissé entendre.

Le docteur dénonce les pratiques prédatrices et corrompues qui plongent les congolais dans la misère. Lors de son meeting à la Place de l’indépendance, Dénis Mukwege s’est engagé à rendre aux congolais leur dignité, leurs droits, critiquant la dépendance du pays à l’aide étrangère, même sur le plan alimentaire.

« Nous mangeons de la nourriture importée, 90% de la nourriture mangée à Kinshasa sont importés de la Chine, du Cameroun, etc.… alors que nous ici nous pouvons cultiver les oignons, les haricots et les amener ailleurs pour notre développement. Nous allons mettre en place des villages agro-alimentaires bien organisés pour accroitre notre production agricole Â», à en croire Mukwege qui appelle les congolais à voter utile le 20 décembre 2023. Après Bukavu, sa ville natale, le Prix Nobel est attendu à Butembo, Beni, Bunia et dans d’autres villes de la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Elisée Muzalia