RDC: Des femmes violées lors de la tentative d’évasion à Makala, les voix s’élèvent pour demander réparation

Le gouvernement congolais a donné le bilan provisoire de la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala ce lundi. Sans pour autant donner des précisions sur le nombre exact, le vice premier ministre Jacquemin Shabani , a annoncé ce mardi 3 Septembre 2024 que lors de cet incident , plusieurs femmes détenues ont été violées.

Des dégâts matériels et humains également rapportés.

« Le bilan provisoire sur le plan humain s’élève à 129 morts, dont 24 par balles après sommation, les autres par bousculades, étouffement et quelques femmes violées. La commission a également identifié 59 blessés actuellement pris en charge par le gouvernement pour des soins appropriés.     Sur le plan matériel, on déplore l’incendie des bâtiments administratifs, du greffe, de l’infirmerie et des dépôts des vivres. Le gouvernement se réjouit du calme retrouvé et déplore ces incidents malheureux. Les enquêtes se poursuivent et l’opinion sera informée de la suite », a ajouté la même source.», a communiqué le ministre de l’Intérieur après une réunion de sécurité qu’il a présidée.

Des activistes des droits des femmes indignés par le viol sur les femmes détenues, demandent au gouvernement congolais d’éclairer l’opinion sur les dispositions prises pour sécuriser la femme détenue.

« À suivre le message des autorités en charge de la sécurité des populations, je suis indignée par le viol des femmes à la prison de Makala.

Plusieurs questions nécessitent d’être rencontrées par les autorités, entre autres :

1. Après le viol des femmes à la prison de la Kassapa en 2020, et en 2022, ont-elles pris des dispositions par prévention ?

2. Si oui, comment expliquent-elles cet énième cas à la prison de Makala ?

3. Peuvent-ils nous préciser sur les auteurs de ce viol en reconstituant les faits, étant donné que le pavillon 9 qui héberge les femmes est non seulement très loin du pavillon 4, lieu de la tentative d’évasion selon le récit des faits, mais aussi que les dispositifs de séparation entre les deux sont considérables ?

4. Qui a réellement ouvert le pavillon 9 pendant la tentative d’évasion ?

5. A-t-on entendu les survivantes et recueilli leurs versions des faits ? » s’interroge Anny Modi , Féministe et Activiste des droits des Femmes

Et d’ajouter

« En attendant des réponses à ces préoccupations, l’Etat congolais, civilement responsable de ces faits, en tant que garant de la sécurité de ces survivantes devrait directement assurer leur prise en charge et réparer ces préjudices, et ça sera Å“uvre utile, le temps d’établir les responsabilités des auteurs matériels ».

Le Réseau des Femmes Leaders pour l’Accès à la Parole (RFLAP) a dans son communiqué rendu public ce mardi 3 septembre 2024 rappelé l’urgence de protéger les femmes en milieu carcéral.

Pour ce réseau, l’incident  à la prison centrale de Makala mets en lumière le calvaire dont traversent les femmes du pavillon 9.

«Nous demandons au Gouvernement congolais, à travers le Ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant, de mettre en place sans délai un dispositif d’assistance d’urgence pour les femmes prisonnières ayant subies ces violences sexuelles.» avance Grâce Israëlla Mambu Kangundu Ngyke, Coordonnatrice Nationale du RFLAP

Des acteurs politiques également demandent justice et réparation pour ces femmes violées.

Moïse Katumbi , lui pense que « cette situation devrait être évitée »

Trésor Bitu de Altenative , écrit pour sa part « Toute ma compassion aux familles des prisonniers qui ont perdu la vie aujourd’hui.

Soutien totale à ces femmes qui ont été victimes de viol durant ces incidents.

Hormis la prise en charge médicale des victimes, une assistance psychologique doit être mise en place »

Yvonne Amuli