RDC /deuxième anniversaire du Genocost : AFEM hausse le ton pour décrier le « génocide congolais »

L’Association des Femmes des Médias AFEM GOMA unit sa voix à celles de milliers de congolais du Nord-Kivu pour dire NON aux massacres, aux tueries, aux viols dont sont victimes la population dans l’Est de la RDC depuis plus de 30 ans.

A l’occasion de la commémoration du génocost le vendredi 2  Août 2024 dernier à Goma, AFEM hausse le ton pour décrier le génocide congolais pour des fins économiques avec la « complicités des certains États voisins et sous l’Å“il impuissant de la communauté Internationale ».

« L’Est de la RDC en général et le Nord-Kivu en particulier connaissent des conflits armés depuis près de 30 ans. Les populations sont massacrées, des femmes violées, des enfants tués, des centaines de milliers de déplacés suite à une série des guerres interminables nous imposées pour des fins économiques. Nous en avons plus qu’assez et nous disons non à toutes ces atrocités, non à l’agression de la RDC par des pays voisins, non au silence complice de la communauté Internationale, trop c’est trop. L’Association des Femmes des Médias AFEM condamne avec la toute dernière énergie ces millions de morts, ces actes de violence contre la population congolaise », fustige Rose Mathe, point focal de L’Association des Femmes des Médias AFEM à Goma au Nord-Kivu.

A elle d’ajouter: « Nous commémorons le génocost dans le seul but de réclamer la paix durable dans l’Est du pays longtemps meurtrie. »

Certains déplacés pour arriver aux lieux de refuge à Goma ont dû passer des moments très difficiles.

 Une guerre faisant des victimes à foison

« Je suis déplacé de guerre issue de l’agression rwandaise et ses supplétifs, c’était en date du 21 juin 2022 pendant que j’étais à l’école en train d’enseigner. J’avais entendu des balles en train de crépiter dans le parc national de Virunga tirées par les M23, nous avons été attaqués, c’était aux environs de 11h, nous avons vu deux  bombes, lancées par les M23, tombées à proximité de notre école , Dieu aidant il n’y avait pas eu mort d’hommes, et les élèves et les enseignants avaient pris fuite. Chacun dans le but de rejoindre sa  famille, malheureusement je n’avais pas trouvé la mienne, j’ai décidé de prendre le chemin qui mène vers Goma avec une grande foule composée de la population de Goma, Rugari,  Kibumba et de Buhumba, c’était très difficile de retrouver un membre de sa famille, dans cette fuite les M23 lancaient toujours des bombes en tuant des personnes innocentes lesquelles n’étaient pas enterrées on les laissait sur la route, les enfants se perdaient en grand nombre, les bétails et d’autres biens de valeur. Je suis arrivé dans le site de l’école primaire Kahembe en date du 26 juin 2022, après avoir fait 2 jours sur la route sans manger ni boire, étant toujours à la recherche de ma famille, je me suis vu avec cette dernière trois jours après, mon épouse tellement affamé surtout qu’elle était enceinte, j’étais aussi affamé et mes enfants de même, toutes les salles de classes étaient pleines à tel enseigne qu’on pouvait trouver même 80 familles dans une salle de classe, la cour scolaire pleine, papa, maman et les enfants passaient la nuit à la belle étoile, c’était grave. Certains chefs d’établissements refusaient même d’ouvrir les salles des classes pour les déplacés, on avait regretté même le pourquoi d’être né dans l’Est de la RDC pourtant ce n’était pas de notre choix, chers autorités l’histoire est longue….. », raconte un déplacé de guerre en provenance du territoire de Rutshuru.

Le gouverneur du Nord-Kivu déplore les conditions dans lesquelles vivent les victimes des atrocités et réitère l’engagement des forces armées de la République Démocratique du Congo à combattre pour le retour de la paix dans l’Est du pays.

« Cette commémoration est un moment de prise de conscience collective et d’interprétation pour notre résilience commune ainsi que notre propre détermination en vue de notre libération.

C’est aussi un moment de la reconnaissance des victimes et de leur souffrance », a dit le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Général Major Peter Chirimwami.

La Journée commémorative du génocide congolais est un événement annuel présenté par les organisateurs comme un geste de respect pour rendre hommage à tous ceux qui ont perdu leurs vies dans la longue histoire des conflits de la RDC.

Yvonne Amuli Kapinga