RDC/guerre M23 : Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains condamne l’hypocrisie de la communauté internationale et de l’EAC.

Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDH) dénonce les tentatives d’infiltration et d’attaque imminente de la province du Sud Kivu à partir de Minova. Par ailleurs, il dénonce aussi  l’hypocrisie des chefs d’Etat de l’EAC qui, au lieu de condamner fermement l’agression de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda sous couverts du M23 se contentent d’expulsion des officiers Rwandais faisant partie de l’équipe de l’EAC.                  

Par ailleurs, il recommande au gouvernement de renforcer les actions militaires, au parlement Congolais de convoquer urgemment une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale et du Sénat, réunis en congrès.

A la population d’observer une résistance populaire farouche comme c’était le cas vers les années 1998 et 2004, aux jeunes d’éviter toute manipulation visant à détourner leur attention pouvant les amener à se soulever contre les FARDC et aux défenseurs des droits humains de documenter et faire le monitoring de tous les cas des violations commises par le Rwanda et l’Ouganda sous couverts du M23.

Partie de la Déclaration du CMPDH

DECLARATION DU COMITE DE SUIVI DES MECANISMES DE PROTECTION DES DEFENSEURS DES DROITS HUMAINS AU SUD-KIVU RELATIVE A LA SITUATION SECURITAIRE DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET SUD-KIVU EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO « Congolaises et congolais, l’heure est grave.»

Levons-nous pour défendre la patrie en danger !» Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDH), un réseau d’organisations de promotion et défense des droits humains dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, est très préoccupé par la situation sécuritaire de plus en plus volatile dans la province du Nord-Kivu, avec une incidence directe sur la province voisine du Sud-Kivu.

Au regard de la progression exponentielle des terroristes du M23 sur les lignes de front depuis l’arrivée des forces de l’EAC au Nord-Kivu, qui ont créé des zones tampon en violation flagrante de la feuille de route de Luanda et de Nairobi qui leur demande clairement de combattre ou frapper sans pitié le M23 et d’autres groupes négatifs, et non tenir des multiples réunions inédites avec eux ou créer des zones tampon, le CMPDH prend la communauté internationale à témoin face aux crimes graves qui sont commis au Nord-Kivu et la volonté délibérée des troupes de l’EAC de faciliter la balkanisation de la RDC.

Le CMPDH dénonce également les tentatives d’infiltration et d’attaque imminente de la province du SudKivu à partir de Minova, les Haut-Plateaux et l’ilot d’Ibindja dans le territoire de Kalehe ainsi que du Parc de Nyungwe, la ville de Bugarama et le poste frontalier de Kamanyola au Rwanda où des positions et matériels militaires seraient présentement renforcés, toujours sous silence total de la communauté internationale et des forces de l’EAC, au sein desquelles on veut imposer en plus la RDC à admettre des officiers rwandais.

En outre, le CMPDH saisit cette occasion pour dénoncer l’hypocrisie des chefs d’Etat de l’EAC qui, au lieu de condamner fermement l’agression de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda sous couverts du M23 lors de leur 20ème sommet tenu à Bujumbura au Burundi le samedi 04 février 2023, ont plutôt demandé à la RDC de fournir des explications par rapport à l’expulsion sur son sol des officiers rwandais qui faisaient partie des troupes de l’EAC.

Pire encore, le CMPDDH constate non sans regret que les chefs d’Etat de l’EAC sont allés plus loin en donnant des injonctions à la RDC, de faciliter le déploiement rapide d’autres troupes de l’EAC, notamment celles du Soudan du Sud et de l’Ouganda, comme qui dirait les congolais sont satisfaits de la prestation de celles précédemment déployées depuis plus de deux mois. Fort de ce qui précède, le CMPDDH exprime toute sa grande déception face aux forces de l’EAC et de la communauté internationale qui s’abstiennent d’agir face aux tentatives d’extermination du peuple congolais et la complicité de balkanisation de la RDC.