RDC : la campagne électorale bascule dans l’horreur
La polémique règne  autour du traitement inégal des candidats surtout à la présidence en RDC pendant la période de campagne. A quelques jours des élections, des heurtes sont enregistrés dans différentes provinces.
Sur les 20 candidats à la présidentielle, seul un nombre réduit bénéficie de la protection et liberté recommandées par la loi.
Depuis le lancement de la campagne électorale, le 22 novembre dernier, les candidats à la présidentielle, aux législatives nationales et provinciales, multiplient les descentes pour sensibiliser leurs bases. Certains s’offrent des bains de foules, et au-delà de ce fait, certains candidats sont victimes des abus dans le déroulement de leur campagne. Au cours du dernier conseil de sécurité dirigé par le maire de la ville de Bukavu, Bilubi Mechack, ce dernier a même interdit la tenue des meetings de campagne dans les lieux publics dont notamment la Place de l’Indépendance, la place Major Vangu, le stade de la concorde de Kadutu et l’ancienne coopérative, pourtant tous ces lieux ont déjà pour le moment été utilisés pour des meetings de certains candidats de la majorité présidentielle. D’où la question se pose, la mesure est-elle à sens unique?
Certains candidats parlent d’un traitement inéquitable et menacent de solliciter une intervention de la Mission onusienne, la MONUSCO.
Deux partisans de la coalition Lamuka qui porte la candidature de l’opposant Martin Fayulu à la présidentielle ont été tués par balles et 43 autres blessés le mardi 11 décembre à l’arrivée de Fayulu dans la capital du Haut-Katanga, Lubumbashi, comme le précisent des sources de l’association Congolaise pour l’accès à la Justice (ACAJ).
Des observateurs continuent de s’interroger sur  les raisons qui ont poussée les forces de l’ordre à lancer des gaz lacrymogènes et des balles en l’air pour disperser la caravane électorale de ce candidat. Avant Lubumbashi, l’avion qui transportait l’équipe de campagne de Martin Fayulu, a été empêché d’atterrir à Kindu, une situation qui a même bouleversé le programme tracé par le candidat.
A ce sujet, Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains, a appelé les acteurs politiques congolais à la retenue et la tolérance pour un aboutissement heureux du processus électoral. Dans son mot à l’occasion  de la célébration du 70e anniversaire des droits de l’Homme, elle a condamné tous les actes provocateurs de haine et d’intolérance enregistrés ce dernier temps pendant la campagne électorale  en RDC.
Elle a également  évoqué le manque de tolérance observé dernièrement vis-à -vis d’un candidat à Kindu, contre un autre candidat à Tshikapa et contre un autre encore à Bunia.
Pendant ce temps, le professeur Arnold Nyaluma, enseignant en droit constitutionnel indique que cela est même une infraction  commise par les dirigeants car la loi électorale stipule qu’on ne doit pas empêcher à un candidat de battre campagne.
« Sur le plan crédibilité des élections, nous tendons droit vers la contestation des résultats, c’est-à -dire, l’attitude actuelle démontre que les résultats seront confus. Ce n’est pas non plus normal que des partisans de certains candidats soit tués et dispersés, cela va frustrer certains, peut aussi radicaliser certaines parties prenantes au processus et au lieu que le processus nous conduisent vers des institutions légitimes, nous risquons plutôt de nous retrouver dans un état d’agitation. » Fait-il savoir.
D’où un appel est lancé à toutes les parties prenantes au processus électoral à collaborer avec la communauté internationale afin de trouver un compromis et permettre l’organisation des élections apaisées ;
Pour sa part, Raphael WAKENGE, coordonnateur de l’initiative congolaise pour la justice et la paix, ICJP, fait savoir que les conséquences vécues actuellement sont les résultats du non respect des préalables fixés dans l’accord de la saint sylvestre.
« A lire l’environnement actuel, tout le monde est chahuté, agité, par rapport à la question de campagne. Il faut que les gens réfléchissent profondément sur l’issue de ces élections. » Martèle-t-il.
Notre source ajoute que pour éviter de plonger le pays dans une nouvelle crise, les acteurs politiques devraient aussi trouver un consensus notamment  sur l’utilisation de la machine à voter et  la décrispation du climat politique.
Par Joseph-Ryan NKOY
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