RDC : Lac Kivu ; dépotoir public des déchets de toute sorte des habitants de la ville de Bukavu

Les habitants de la ville de Bukavu ont depuis plusieurs années pris l’habitude de jeter les déchets ménagers et d’autres formes d’immondices dans des endroits non appropriés. Le lac Kivu est le milieu qui souffre le plus de cette situation. Les familles qui habitent au bord du lac Kivu sont les premières personnes impliquées dans par cette question.

Les petits vendeurs du marché dit Bondeko vers la concession de la société nationale des chemins de fer, SNCC, ne se posent aucune question pour accomplir cet acte incivique. Les habitants de la commune de Kadutu jettent également d’autres déchets dans le collecteur Kawa et accostent dans le lac Kivu après une pluie.

Certains déchets stagnent au dessus des eaux, d’autres sont au fond des eaux du lac, à en croire un plongeur à la recherche du sable rencontré sur place. Ils sont éparpillés sur une distance d’un kilomètre de l’extrémité du lac. Les emballages en plastiques, les déchets ménagers, des résidus et ordures métalliques et bien d’autres, sont les plus visibles dans ce lac considéré comme bijou de la partie Est de la République démocratique du Congo et du voisin le Rwanda.

« Nous assistons à une grande désolation. Les gens pensent que c’est nous qui jetons chaque fois des déchets dans le lac, mais c’est faux. Ce sont ceux de Kadutu qui inondent le lac. Il y a des feuilles de banane, des épluchures, des feuilles de manioc, des gobelets usés, des excréments, des aliments avariés et beaucoup d’autres » explique un habitant qui vit dans une maison à mois d’un mètre du lac.

Josué Aruna, président de la société civile environnementale pense que la démographie, l’absence d’une politique d’urbanisation et le non-respect des normes de construction le long du lac sont à la base de cette problématique. Pour lui, des séances de sensibilisations s’avèrent nécessaires afin d’expliquer à la population les risques qu’encourt ce lac avec la présence des déchets : « Il y a destruction de l’environnement, faible rentabilité de la pêche, le bouchage de certains caniveaux. D’autres se retrouvent dans la rivière Ruzizi avec tous les dangers que cela présente sur le fonctionnement des turbines du barrage de Ruzizi et du coup sa production aussi ».

Face à ce problème, la division provinciale de la santé, DPS, mène des sensibilisations à travers les médias appelant la population à un comportement responsable et civique.

Précision de Claude Bahizire, chargé de communication au sein de ce service étatique. Pour lui, ces immondices peuvent sur le plan sanitaire favoriser la multiplication de certains parasites à la base diverses maladies comme la malaria.  Sans oublier les maladies d’origine hydrique car ajoute-t-il certaines familles riveraines utilisent la même eau pour des tâches ménagères.

Pour sa part Prospère Nyakasane de la coordination provinciale de l’environnement pense que la mesure portant interdiction de la commercialisation et circulation des sachets plastiques en provinces va contribuer à limiter la pollution du lac. Une décision en vigueur depuis le 30 juin de cette année, mais qui peine à se concrétiser.

Nyakasane souligne qu’en collaboration avec la mairie, des réflexions seront menées en vue d’intensifier le système de ramassage des déchets dans différents quartiers et l’installation des poubelles publiques dans certains endroits de la ville de Bukavu.

Entre temps, c’est le lac Kivu qui continue à perdre sa splendeur des années antérieures.

Par Musaba Proust

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