RDC : Plus de 40 cas de violations et abus contre les professionnels des médias et défenseurs des droits humains
A l’instar des organisations PPI que de l’AFEM qui condamnent des cas d’assassinat, d’attaques contre des journalistes et activistes des droits humains, la situation reste préoccupante. Dans les provinces du Nord-Kivu que celle du Sud-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, l’exercice de ces deux métiers semblent être un danger selon plusieurs analystes, qui se demandent si exercent ces derniers est un crime.
L’Association des Femmes des Médias, AFEM section du Nord-Kivu condamne le meurtre de Edmond Bahati, journaliste et coordonnateur de la Radio Maria. Celui-ci a été lâchement assassiné au quartier Ndosho, dans la ville de Goma, 27 septembre 2024, quand il revenait de son lieu de travail.
En province du Nord-Kivu, fait signale le cas d’un journaliste menacé par des personnes armées cagoulées après avoir présenté son journal.
Celui-ci a été dépouillé de ses biens : pièces d’identité, une somme importante d’argent, téléphone portable,…deux semaines plus tard, il sera de nouveau attaqué par des persones armées qui l’appelaient par son nom devant son domicile et a eu la vie sauve grâce à l’intervention des voisins. De lors, le confrère vit en clandestinité.
Et dans la même ville de Goma, AFEM signale le cas d’une jeune femme journaliste humiliée et séquestrée par certains agents de sécurité lorsqu’elle couvrait l’effondrement d’une école qui a fait plusieurs blessés au quartier Mapendo dans la ville de Goma.
Dans la foulée, cette structure via ses cellules de monitoring actifs à Bukavu, à Uvira et à Goma, signalent 20 cas d’atteintes à la liberté de la presse et un cas de meurtre d’un défenseur des droits humains au cours de la période allant d’Avril en Juillet 2024.
Selon le rapport de monitoring du deuxième trimestre 2024, l’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée PPI fait état de vingt-quatre nouveaux cas de violations et abus contre les défenseurs des droits humains, les journalistes et les médias en RDC.
Dans ce rapport, cette organisation fait état dans la ville de Bukavu , dans la province du Sud-Kivu, par exemple, deux journalistes qui ont été interdits d’accéder à l’Assemblée provinciale lorsqu’ils allaient couvrir le second tour de l’élection du Gouverneur le 02 Mai 2024.
Et le rapport mensuel de monitoring de protection au Nord-Kivu , Juillet 2024, a documenté 816 violations et abus des droits humains .
Pour PPI, ce chiffre constitue une réduction, car au mois d’Avril de l’année en cours, 35 cas avaient été enregistrés, soit une réduction de 11 cas.
Par ailleurs, au regard de l’intensification des cas, PPI publie chaque mois un feuillet de monitoring qui est non seulement l’un de ses outils de plaidoyer pour l’amélioration des conditions de travail des DDH mais également une preuve des différentes violations afin que tôt ou tard, les auteurs en soient punis.
Des condamnations face aux attaques des journalistes et défenseurs des droits humains
Face à ces attaques et meurtres des journalistes et activistes des droits humains, l’Union Nationale de la Presse du Congo, section du Sud-Kivu, via son Président Darius KITOKA fustige ces violations.
Pour le représentant en province des professionnels des médias, des intimidations, des attaques, de l’assassinat contre des journalistes constituent une barrière à la démocratique, à la bonne gouvernance,…
« La liberté de la presse n’est pas seulement importante, elle est impérative pour le bon fonctionnement d’une démocratie, disait le Président John F. Kennedy. D’où selon lui, des autorités doivent prendre des mesures adéquates pour la sécurité physique et morale des journalistes » confie Darius KITOKA
Par ailleurs, celui-ci invite des journalistes au respect de l’éthique et déontologie du journaliste ; mais aussi de se protéger.
Pour sa part, le Coordonnateur de l’Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix, Raphaël WAKENGE rappelle que la vie humaine reste sacrée, … Il rappelle que l’article 16 de la Constitution de la République Démocratique du Congo dispose que toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité.
Et d’ajoute que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme à son article 19 stipule que : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Il rappelle que les journalistes et défenseurs des droits humains ne sont pas des ennemis des autorités, mais plutôt des personnes qui aident à dénoncer des violations des droits humains, la mauvaise gouvernance et d’autres violations,…
Des réactions des autorités congolaises et pistes de solution
Et face aux attaques des professionnels des médias, le chargé de la commission de la police nationale, section du Sud Kivu, Colonel Jean Marie BALEZI condamne cette situation des violations des droits humains.
Pour lui, la sécurité d’un journaliste passe d’abord par sa responsabilité première au respect de ses actes posés. Selon lui, un chevalier de la plume se doit de se protéger notamment par le respect des droits humains, de la dignité humaine,…
Par ailleurs, il estime qu’il est difficile pour la police d’avoir un élément de l’ordre derrière chaque journaliste, mais encore une fois, il appartient aussi aux journalistes de jouer un rôle important pour sa sécurité physique, mentale que numérique.
« Nous envisageons disposer un numéro vert afin de permettre aux professionnels des médias et défenseurs des droits humains, de contacter la police à chaque fois, qu’ils sont victimes des attaques, des menaces, intimidations voire d’autres atteintes à la liberté de la presse » promet Colonel Jean Marie BALEZI
Il rappelle que la mission première de la police c’est notamment la sécurité des personnes et de leurs biens.
Pour sa part, le député provincial Didier KATEMBERA estime que la sécurité des journalistes est une affaire de tous, car ces derniers jouent un grand rôle dans la construction de la démocratie.
Il rappelle qu’il existe un édit portant protection des journalistes et défenseurs des droits humains, mais souffre d’application voire le suivi.
Deo CIKURU
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