RDC/ Sud Kivu : Des personnes handicapées, les délaissées de l’épidémie de Covid 19

« Nous, personnes handicapées nous sommes écartées dans lutte contre Covid 19 et restons très exposées Â» s’indigne Madame Pascasie Bita, une voyante. Les personnes vivant avec handicap sont plus à risque de contacter corona virus : messages non adaptés à certaines d’elles, difficultés d’accès aux informations  fustigent des organisations de ces personnes à l’instar de Congo Handicap. Cette vulnérabilité à la contamination, qui s’accompagne aussi par la violation des droits humains et mort d’homme, s’observe dans la province du Sud Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, et pourtant l’article 49 de la Constitution stipule que les personnes handicapées ont droits a des mesures spécifiques de protection.

La Fédération nationale des associations de personnes vivant avec handicap (Fenaphaco), soit 16 % de la population indique que treize millions de Congolais vivent avec handicap, et font face au risque élevé de contamination de Covid 19.

L’Association des Femmes Aveugles dans la province du Sud Kivu, AFASKI s’insurge  contre leur exclusion dans la lutte, alors qu’elles ont droit  Ã  une protection spécifique.

La Coordonnatrice de l’AFASKI, Pascasie Bita fustige du fait que dans les campagnes contre Covid 19 des outils et voies de communication ne sont pas adaptés à leur handicap, cas des sourds- muets. C’est notamment les dépliants non adaptés aux personnes aveugles, les lieux de diffusion moins fréquentés et parfois non accessibles aux personnes handicapées.

Un manque d’accès au soin et un risque d’isolement accru des personnes handicapées

L’organisation Congo Handicap craint le risque  d’isolement accrus des personnes vivant avec handicap, non seulement du fait d’un manque des mesures spécifiques pour cette catégorie, mais aussi à cause de la pauvreté ainsi  que leur vulnérabilité.

Théophile Shukuru, un de responsable de cette structure indique que des personnes vivant avec handicap font face au manque des kits de protection , ainsi elles deviennent isolées.

Il fustige du fait aussi que les programmes des médias : télévision, radio et d’autres supports de communication ne tiennent pas compte des personnes handicapées.

Il fait savoir que le respect des gestes barrières demeure un défi pour les personnes vivant avec handicap. Il donne l’exemple d’un fauteuil roulant qui doit être désinfectée plusieurs fois, et mentionne le problème de distanciation sociale pour les personnes qui dépendent d’un contact physique.

L’accès à l’information et le respect des gestes barrières plus difficiles

Juvénal Lushule, albinos de son état, membre de la société civile et Coordonnateur de l’Association pour la Promotion Intégrale des Albinos, APIA rappelle que la RDC est signataire de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, une convention pour leur protection.

La réaction des autorités provinciales et acteurs de la société civile

Théophile Shukuru d’Handicap International fait savoir qu’il continue la sensibilisation .Il signale un cas frappant documenté par leur organisation où une handicapée aveugle avait été brutalisée par la police, frappée jusqu’à mourir, parce que ne portant pas un cache nez.

De son côté, le ministre provincial de la Santé, Cosmos Kusimwa reconnait la problématique des personnes vivant avec handicap dans la lutte contre covid 19.

Celui-ci promet que le Gouvernement va s’activer davantage dans le projet des productions des outils de communication et de sensibilisation adaptés à la catégorie de ces personnes.

Et pour sa part, le député national Olive Mudekereza indique qu’il va continuer avec le lobbying pour que l’Edit portant protection des personnes vivant avec handicap soit voté et promulgué.

Déo Cikuru