Recherche sur la sextorsion : même des femmes et filles exerçant le petit commerce en sont victimes

Posté par  Rachel Rugarabura   à       1 mois ago     174 Views     Laisser vos impressions  

La violence sexuelle est un problème de santé publique courant et grave reconnu par l’organisation mondiale de la santé. Lorsqu’elle est liée à l’abus du pourvoir, elle devient encore plus complexe et destructrice et devient une sextorsion. On la retrouve beaucoup plus dans le monde professionnel du secteur public tout comme du secteur privé. Le bourreau se trouve dans une position où il a la capacité d’exiger des faveurs sexuelles de sa proie en contrepartie de certains avantages notamment le recrutement, le salaire, la promotion, un bon traitement, des avantages sociaux…

Cette forme de corruption n’est pas nouvelle. Elle existe mais non connu en tant que telle. Les victimes n’en parlent pas. Elles souffrent intérieurement et subissent des conséquences de toute sorte. Cet article explore le cas des vendeuses des fretins au Sud Kivu dont on tait les détails. Parmi elles on trouve des survivantes de violence sexuelle perpétrée par une position d’autorité. A travers ces temoignages, nous mettons en lumière les dynamiques de pouvoir qui facilitent de tels abus et les impacts dévastateurs sur les victimes.

Nafisa (nom d’emprunt), dans un entretien avec AFEM, elle fait savoir que par manque moyens suffisant s, elles sont obligés de coucher avec les pêcheurs pour bénéficier de crédits et/ou rabais.

« Je suis Nafisa (nom d’emprunt), vendeuse des fretins frais communément appelé Sambaza. Je suis veuve et mère de 8 enfants. Des fois on est obligée de tisser de lien avec nos fournisseurs qui sont des pêcheurs.  Qu’est-ce qu’on peut faire quand on n’arrive pas à collecter la somme exigée pour amener au marché un bassin de fretins ? Rentrer à la maison et voir nos enfants mourir de faim ? Â», S’interroge-t-elle.

Safi, une autre vendeuse ajoute : «… On fait ce qu’on peut pour les aider à grandir. Comme moi, je n’ai plus de capital. Je viens prendre la marchandise à crédit et je viens payer le soir. Ils ne peuvent pas me donner s’il n’y a pas une bonne relation entre nous. Cette bonne relation entre adulte c’est se donner le sexe en cas de besoin. En plus, Les pécheurs n’aiment pas payer les chambres d’hôtels. Ils disent que ça porte malheur. On baise ici derrière… Â»

Une autre pense que c’est le seul moyen pour arriver à subvenir aux besoins de la famille.   

« On n’a pas de choix. Moi j’ai commencé par le chef des pêcheurs mais je me suis rendu compte qu’il a beaucoup des femmes ici. Même celles qui ne vendent pas les fretins viennent chercher ici notre chef. J’ai rompu avec lui. Je suis déjà avec celui-là (elle pointe son doigts d’une façon discrète un pêcheur dans une pirogue) qui porte un jacket bleu. Au moins il est un peu poli. Personne ne connait notre relation parce qu’il a sa famille ici. Il me donne chaque jour un petit basin rempli de fretins à part ce que je vais acheter. Il me donne aussi la Marchandise à un très bon prix par rapport aux autres. Il me donne même quand je n’ai pas d’argent et ne me met pas la pression pour payement… Â»

Notons qu’à travers cet entretien, AFEM avec son partenaire KVINNA TILL KVINNA a voulu Influencer sur la prise de conscience des communautés professionnelles sur l’existence et le danger de la sextorsion.

Rachel RUGARABURA, JRI

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