SHABUNDA : Les jeunes s’engagent à combattre les causes des grossesses précoces et maladies sexuellement transmissibles (AFEM)

Des cas des grossesses précoces et maladies sexuellement transmissibles sont monnaie-courante dans le territoire de Shabunda au Sud Kivu. Des jeunes filles dont l’âge varie entre 12 et 16 ans sont engrossées précocement et se retrouvent obligées d’abandonner les études.

Au cours d’un dialogue communautaire sur la santé sexuelle et de la reproduction à l’intention des jeunes filles et garçons de Shabunda organisé par l’Association des femmes des médias AFEM, les jeunes justifient cette situation par la pauvreté et le manque d’éducation en famille sur des questions de la sexualité.

La plupart des parents ont de la peine à dialoguer en famille en présence des enfants sur des sujets ayant trait à la sexualité, estimant que cela est à l’encontre de la coutume.

Au cours de ces échanges qui ont regroupé 20 jeunes leaders communautaires, les participants se sont engagés à mener de sensibilisation auprès des autres collègues jeunes filles et garçons afin de réduire sensiblement les cas de grossesses précoces au sein de la communauté.

Une infirmière A1, experte en santé publique a fourni des explications aux jeunes sur leur cycle menstruel et la glaire cervicale, comment calculer un cycle menstruel, à partir de quel âge un jeune peut engrosser ou contracter une grossesse, mais aussi sur des pertes vaginales.

Ces explications ont été motivées par le fait que les jeunes sont dans l’ignorance et ont de fausses informations sur les endroits où se procurer de moyens de contraception et ne savent pas comment les utiliser. Dans un autre cas de figure, les jeunes sont confrontés à des principes coutumiers qui ne reconnaissent pas les besoins des adolescents en matière de la santé sexuelle et de la reproduction.

D’après l’experte, les grossesses précoces chez les jeunes adolescents ont de graves conséquences  sur la santé des mères adolescentes et de leurs enfants, et les nourrissons nés de mères âgées de moins de 20 ans sont plus exposés au risque de faible poids de naissance, de naissance prématurée et d’affections néonatales graves ; d’où, il faut les éviter afin de préserver sa santé sexuelle et reproductive, renchérit cette source.

Au regard de toutes ces conséquences, les jeunes se sont engagés à mener des activités populaires dans des églises, en milieux scolaires et à des places publiques, pour sensibiliser l’ensemble de la communauté à prendre conscience sur les dangers liés aux grossesses précoces et à adopter un comportement positif en faveur de la santé sexuelle et de la reproduction.

L’activité qui s’est tenue dans la salle des réunions du bureau administratif du territoire de Shabunba s’inscrit dans le cadre du projet « Promotion du droit d’accès à la santé sexuelle et reproductive par la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l’amélioration de la participation des femmes aux instances de décision au Sud-Kivu Â» exécuté par AFEM en partenariat avec Kvinna till kvinna.