Sud-Kivu : A la découverte des femmes leaders et gestionnaires des ménages

De plus en plus des femmes luttent pour incarner le leadership, et cela au niveau politique, économique, social et culturel. A ce jour, le monde du travail féminin reste relativement complexe à aborder dans plusieurs pays Africains comme la République Démocratique du Congo. Tradition et modernité se côtoient, se confrontent et s’interpénètrent l’une et l’autre.

Les femmes du Sud-Kivu n’échappent pas à cette réalité, car obligées de mener une double vie pour assurer la survie du ménage et pour se faire une place au sein de la communauté.

Pour Benite Afumba, coordinatrice de l’organisation Horizon meilleur et femme activiste des droits humains, concilier la vie professionnelle et les tâches ménagères n’est pas facile pour une femme leader.

Elle explique cela, par l’incompréhension persistante de la société qui accuse la femme leader d’être trop penchée du côté de la vie professionnelle au détriment d’autres taches ménagères, ce qui n’est pas toujours évident ajoute-t-elle.

Les obstacles que rencontrent les femmes

Parmi les défis que les femmes rencontrent, elle cite entre autre  le fait que  la famille ne peut pas compter sur elles pour résoudre tous les problèmes pouvant surgir à la maison suite à son indisponibilité au sein de la famille.

Ces idées rétrogrades et négativistes poussent la société à croire que les travaux ménagers sont l’apanage des femmes. Pour Afumba  certains maris  souhaitent voir leurs femmes préparer à manger,  et lessiver les habits.

« Ils réfutent catégoriquement l’idée de prendre une employée de maison pour aider leurs épouses  même si les moyens financiers le permettent », renchérit la coordinatrice de l’organisation Horizon meilleur.

Une détermination s’avère importante

Face à cela Benite Afumba demande aux femmes leaders d’être conscientes, car, ajoute –t- elle il y a pas moyen de dissocier les responsabilités professionnelles des tâches ménagères.

Jean Moro Tubibu, animateur au sein du groupe Jérémie, une organisation locale des droits de l’homme rejette l’idée de penser que les femmes leaders n’ont pas assez de temps pour leurs familles. Il encourage plutôt les femmes à ne pas baisser les bras et affronter les défis et contraintes.

« On observe des femmes qui se découragent à cause des stéréotypes et préjugés de la communauté. Je les supplie de ne pas jeter l’éponge car le monde actuel doit être conduit par les idées des femmes. Tout ce qu’il faut faire c’est d’étudier et s’instruire pour s’affirmer à travers les idées et les actions afin d’effectuer avec les hommes qui vous comprennent et qui vous accompagnent une symbiose. Ça va nous permettre de construire un monde dans lequel la femme n’est pas derrière l’homme, mais la femme avance au même pas  que l’homme » ajoute-t-il.

Homme et femme doivent jouir tous de la plénitude des droits, pour y arriver, la femme doit arriver à intérioriser le charisme de leadership, en dépassant certains stéréotypes à son égard, en sauvegardant sa dignité dans le but de créer un climat de confiance autour d’elle-même, conclut Jean Moro Tubibu.

Par Colette Salima