Sud Kivu : AFEM appelle les membres de la communauté à dénoncer tout cas de sextorsion

Posté par  Anselme KANGETA   à  ,      1 mois ago     1061 Views     Laisser vos impressions  

Des participants.es au dialogue communautaire sur la sextorsion à Walungu Centre plaident pour l’adoption d’un édit provincial ou d’une loi qui réprime cette violence qui constitue un contre coup aux droits des femmes. C’est l’une des grandes recommandations assorties de ces assises organisées par l’Association des Femmes des Médias AFEM avec l’appui de KVINNA TIL KVINNA mardi 30 juillet 2024.

Pour la chargée des Programmes de AFEM, ce dialogue communautaire vise à reduire les violences basées sur le genre dans cette entité et de présenter les résultats de recherche sur la sextorsion menée par l’Association des Femmes des Médias lesquelles études ont démontré clairement que la sextorsion existe bel et bien dans la communauté  mais reste cachée et pourtant elle fait des nombreuses  victimes surtout les femmes.

Nelly Adadja précise que la sextorsion est une corruption sexuelle très fréquente en milieu professionnel, universitaire tant du secteur public ou privé, le secteur de l’entreprenariat et autres  où les détenteurs des pouvoirs /des services très influents obligent le sexe à leurs subalternes ou prestataires pour accéder aux opportunités ou services.

« Pour comprendre la sextorsion, connaitre ses causes, ses manifestations, ses conséquences et comment combattre ce fléau qui freine l’épanouissement des  femmes, nous avons mené cette étude à Bukavu, Kabare, Walungu, Kalehe et Idjwi…sur un échantillon de 320 personnes enquêtées 69% sont des femmes victimes de la sextorsion , certes le mot n’est pas connu mais la pratique se fait en milieu professionnel, universitaire, dans le secteur public que privé, parmi les causes de la sextorsion figurent la pauvreté, le salaire insuffisant, la mauvaise éducation, la débauche, le manque de personnalité, la paresse, l’incompétence, l’ignorance des droits par certaines femmes. Â»

Nelly ADIDJA fait savoir également que ce phénomène engendre beaucoup de conséquences telles que les maladies sexuellement transmissibles, la perte du travail, la perte d’estime de soi ou de personnalité, les divorces, la haine, les grossesses non désirées a-t-elle renchérit.

Des participant.es à cette activité ont partagé des témoignages sur la sextorsion  et félicitent AFEM pour cette initiative qui les pousse à rompre le silence  face à ce mal :

« Des cas de sextorsion se passent même dans des églises, ou des religieux et faux prophètes abusent des femmes et filles sous prétexte qu’ils  doivent  faire des rapports avec elles pour les désenvouter et couper les liens maléfiques…. et quelques mois plus-tard, les victimes tombent enceinte ou développent des maladies. Â»

« Des tradi-praticiens ou guérisseurs traditionnels ont de l’emprise sur certaines femmes à la quête des miracles qui par la suite devenues leurs proies et esclaves sexuelles, il faudra que AFEM poursuive son enquête auprès de cette catégorie aussi Â»

« AFEM devra intensifier la sensibilisation dans le domaine médical  ou plusieurs cas d’abus sont commis non seulement sur les patient.es mais aussi sur les agents et stagiaires… Il faut que cela cesse Â»

Quelques actions à mener sont proposées par les participant.es dans le but de combattre la sextorsion : il s’agit de la sensibilisation à travers plusieurs canaux de communications et activités de masse, la dénonciation, l’adoption de l’édit provincial ou de la loi qui prévient, réprime et assure la réparation des victimes de la sextorsion.

Des participant.e.s s’engagent à restituer les acquis de cette activité à leurs proches et au sein de leurs organisations et services respectifs, d’intensifier le dialogue au sein de leurs familles pour lutter contre ce phénomène.

Ont pris part à cette activité les autorités locales, les leaders commentaires, religieux, les personnels soignants, les directeurs des écoles, les organisations des femmes et de la société civile.

Notons que cette activité s’inscrit dans le cadre du projet Â« prévention et lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre à travers la mise en Å“uvre de l’approche SASA Together et la sextorsion à Walungu, à Mwenga Centre et dans la Ville de Bukavu Â» mise en Å“uvre par AFEM grâce à l’appui de l’Organisation Suédoise KVINNA TIL KVINNA

La rédaction

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