SUD KIVU : AFEM CONDAMNE L’ACCUSATION DE SORCELLERIE DES 4 FEMMES DE BUGORHE ET DEMANDE AUX AUTORITÉS COMPÉTENTES DE PUNIR LES COUPABLES
L’Association des femmes des Media, une structure de défense des droits des femmes s’insurge contre la recrudescence des cas d’accusations de sorcellerie dans la province du Sud Kivu dont sont victimes les femmes. Il s’agit souvent des femmes avec un âge très avancé. Ces vieilles femmes sont tuées, torturées, lynchées, brillées vives, d’autres sont obligées d’abandonner leurs villages pour d’autres entités où elles pensent être en sécurité. Elles sont marginalisées et ne trouvent aucun soutien ni réconfort de la part de la communauté et des autorités locales.
Sans protection familiale, elles sont à la merci de tout celui qui, dans la communauté les soupçonne.
Le cas le plus récent est celui de 4 vieilles femmes qui ont échappé à la mort suite aux accusations de sorcelleries à Bugorhe. Elles sont accusées d’être à l’origine de la mort d’un jeune garçon du milieu décédé le mardi 1er Novembre 2022. Des sources sur place précisent que ces femmes ont eu la vie sauve grâce au chef du village qui a demandé aux jeunes avisés de les amener à un endroit sûr en attendant que la population en colère se calme.
AFEM regrette de constater que, malgré les sensibilisations et la lutte que mènent certaines organisations de défense de droits humains, les femmes continuent d’être accusées de sorcellerie et être à l’origine des maladies, source des décès ou de malheur signalé dans plusieurs familles dans la communauté. L’Association des Femmes des Médias AFEM condamne cette pratique qui freine l’épanouissement de la femme dans tous les domaines de la vie.
AFEM remercie le chef du village Dieudonné NYENYEZI qui a protégé ces femmes jusqu’à échapper à la mort.
AFEM aimerait que d’autres chefs des villages réagissent de la sorte face aux violences dont sont victimes les femmes dans nos communautés surtout en milieux ruraux.
Face à cette situation douloureuse, AFEM demande ce qui suit,
A la communauté, surtout aux femmes victimes :
- De rester toujours prudentes /vigilantes et prêtes à dénoncer n’importe quelle tentative qui peut conduire à la justice populaire.
- D’arrêter à attiser le feu surtout qu’il n’existe pas des preuves de sorcellerie car les auteurs veulent diviser et créer la haine dans la communauté.
Aux autorités compétentes :
- De prendre des mesures contraignantes et urgentes pour la protection de ces femmes accusées qui ont échappé à la justice populaire grâce au chef du village
- D’assurer la sécurité des membres des familles de ces femmes qui sont en fuite pour des raisons de sécurité.
- De faire à ce que ces femmes regagnent leurs milieux de vie sans être poursuivies ni inquiétées par la population qui les accuse.
- De punir sévèrement ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans ce dossier.
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