Sud Kivu : AFEM dénonce le caractère sexiste des accusations de sorcellerie qui s’érigent en « feminicide »
« La paix pour les femmes doit être appréhender au-delà de la conception militariste de paix. Toute situation d’insécurité pour les femmes constitue une entrave à leur paix ». C’est avec cette phrase que Madame Julienne Baseke, coordinatrice de l’Association des femmes des médias, AFEM, dénonce les tueries des femmes accusées de sorcellerie. Elle l’a dit dans un atelier d’appropriation politique pour le suivi de l’édit portant interdiction de la justice populaire en faveur de la lutte contre les tueries des femmes accusées de sorcellerie. Il se tient à Bukavu, dans la province du sud Kivu, en République Démocratique du Congo ce 14/03/2023.
Julienne Baseke regrette de constater que malgré toutes les luttes que mènent les différentes organisations de la société civile, la sécurité des femmes reste menacée. C’est une situation qui met en péril la sécurité des femmes. Cette cruauté vise des femmes de troisième âge, stériles, ces femmes qui sont des chefs des ménages, les veuves, …
« Les accusations de sorcellerie menace la vie des femmes. C’est une honte pour toute la communauté. A ce mois commémoratif des droits des femmes, AFEM lance un vibrant appel aux acteurs et actrices a tous les niveaux pour prendre des actions concrètes de lutte contre les tueries des femmes accusées de sorcellerie ». Appelle-t-elle.
Notre source pense qu’arriver à l’appropriation de l’édit par les acteurs politiques, société civile, etc., mettra fin à cette impunité.
« Mettre en œuvre l’édit portant interdiction de la justice populaire en faveur de la lutte contre cette justice populaire qui ne vise que des femmes… les femmes ont aussi droit à la vie et elle est aussi sacrée comme le souligne la constitution », pense Julienne Baseke.
En rappel, un édit provincial interdisant la justice populaire a été adopté en plénière à l’hémicycle provinciale lors de la deuxième législature en 2012. Ce texte juridique qui a déjà force de loi n’a jamais été promulgué par le gouverneur de province pour que les autorités judiciaires s’y réfèrent pour sanctionner tous les auteurs de justice populaire en province du Sud-Kivu.
Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de promotion des droits des femmes au Sud Kivu à travers les actions de prévention et lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre pour la consolidation de la paix. Il est mis en œuvre par AFEM avec l’appui financier de la GIZ à travers le programme de la promotion de la paix et de la stabilité en RDC, ProPaix.
Rachel Rugarabura, JRI
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